Le chinois traditionnel serait un langage cosmique – la structure de ces caractères s’inspirant de celle de l’univers. Tous les langues majeures actuelles sont écrites avec un alphabet représentant des sonorités, et certaines significations sont arbitrairement attribuées à ces sonorités.
La structure de l’univers tout entier est formé de petits éléments formant des éléments plus grands. Par exemple, certaines particules forment certains types d’atomes. Différentes combinaisons d’atomes forment différents types de molécules ; des combinaisons variées de ces formes se combinent à leur tour en des structures et des tissus, combinant à leur tour l’énorme diversité des objets que nous connaissons et avec lesquels nous sommes en contact quotidiennement sur le niveau de particules dans lequel nous existons.
Cela ne se termine pourtant pas là, car ces combinaisons forment à leur tour les étoiles, qui forment les constellations et les galaxies, et ainsi de suite. L’être humain ne connaît pas la limite de cette équation.
De la même façon, la langue chinoise est formée par des lignes générant de petits symboles, incorporant des significations visuelles et directes (qui ne représentent pas seulement des sonorités). Ces petits symboles se combinent alors pour former une signification définie. Dans de nombreux cas, ces combinaisons de significations gardent un sens facilement identifiable.
Par exemple, 木 (mu: bois) et 林 (Lin: Reboisement, forêt) forment à leur tour 森 (sens: forêt, de nombreux arbres, etc).
Chaque caractère a ensuite diverses connotations en fonction du sens de la phrase. De la même façon, la combinaison des caractères forment de nouvelles significations : par exemple, si 木 (bois) combiné avec 工 (gong: le travail), devient 木工 (mu gong: menuiserie).
Les langues actuelles obligent généralement dans leur structure à spécifier le temps, le genre et le nombre. Dans l’univers complexe, les notions de temps, de genre et de nombre ne peuvent pourtant pas être limitées à la compréhension de l’homme du monde quotidien.
Par conséquent, la langue chinoise ne se conjugue pas en temps, au singulier ou au pluriel, au masculin ou en féminin, ou n’utilise pas de prépositions enfermant la pensée dans un temps déterminé et dans d’autres concepts propres aux perceptions superficielles de ce monde.
En chinois, nous ne pouvons réaliser le temps que par le contexte. Cela est également vrai pour le genre et le nombre. Dans de nombreux cas nous ne savons pas si le pluriel ou le singulier est utilisé, ainsi que le masculin ou le féminin.
Lorsque quelqu’un commence à analyser cette langue, il pourra se rendre compte que derrière sa simplicité (sans le plus-que-parfait, le subjonctif, le conditionnel, le futur, etc) il existe un véritable langage cosmique, particulièrement dans le chinois traditionnel.
Ces formes qui caractérisent la structure de l’univers donnent naissance à la beauté, qui est également l’une des caractéristiques se manifestant dans un état harmonique et non pas le chaos.
L’écriture chinoise a ainsi conservé les formes originelles, et par sa beauté est devenu un art. Les familles d’érudits gardaient des rouleaux avec des caractères écrits au pinceau comme des peintures. Les idéogrammes écrits montrent à chaque coup de pinceau une douce grâce, tout en gardant l’énergie et la force.
Bien que les caractères aient subi certaines modifications au cours des siècles, les idéogrammes traditionnels – vieux de plus de 2500 ans – ont subi de grands changements en 1956 lorsque le Parti communiste chinois a choisi de les simplifier afin de remplacer les caractères de l’écriture chinoise.
En 1956 a été publiée la première liste des caractères réformés. Beaucoup considèrent qu’a alors commencé la destruction d’une tradition culturelle millénaire, les caractères chinois étant une part fondamentale de la culture chinoise ( l’écriture ayant une relation intrinsèque avec la culture de la nation). Dans la culture chinoise, l’ancien chinois était considéré comme semi-divin car il aurait été transmis par les dieux, et cette écriture serait semblable à celle utilisée dans les cieux.
Les caractères reflètent une relation profonde entre l’homme et le Ciel. Certains lettrés traditionalistes considèrent que simplifier les caractères a inventé de nouvelles formes vides, au point qu’un caractère ne puisse plus être reconnu. Cela signifie pour eux l’anéantissement de la culture traditionnelle, les caractères traditionnels représentant les formes ayant été léguées par une tradition culturelle millénaire.
La relation entre l’homme et le cosmos dans les idéogrammes
Bien que de nombreux caractères soient passés par des changements et des modifications, leurs bases conservaient leur origine et manifestaient leur relation avec le cosmos. Par exemple, le caractère chinois 人 (ren) –’être humain’– est très simple, mais profond. Avec seulement deux coups de pinceau 人 identifie l’homme comme une vie spéciale et unique, car l’homme est le seul à se tenir sur ses deux jambes. Nous pouvons voir que 人 représente la silhouette d’une personne se penchant légèrement en avant, ce qui dénote une personne, humble, reconnaissante, modeste et polie.
En se tenant sur ses deux pieds, 人 pointe vers le ciel comme le pin et le cyprès. Les arbres ne peuvent néanmoins pas bouger, car ils ont des racines dans la terre. Les animaux peuvent se déplacer mais ne peuvent pas marcher debout, reposant sur leurs pattes ou flottant et volant, ou tout au plus couchés ou accroupis. Seule une personne est capable de se tenir debout, emplissant la Terre et le Ciel avec son esprit noble, et marchant entre eux, l’homme. Parmi les myriades de vie, 人 est ainsi supérieur à toutes.
Ce simple idéogramme aux connotations profondes évoluent en d’autres symboles qui ont également des significations internes riches. Si nous mettons des bras à 人 ‘humain’, cela vient 大 (da) ‘grand’. Avec un « toit » au dessus il devient 天 (tian) ‘ciel’. Dans l’idéogramme du ciel 天 nous pouvons voir un humain, une grande personne sous le Ciel, et qui signifie que l’homme vient du Ciel. Dans ce simple signe se trouve l’origine de l’homme.
女 Femme et 男 Homme
Les idéogrammes reflètent toujours l’environnement culturel de la Chine. Par exemple, la ‘femme’ 女 est représentée avec un symbole rond et adoucie. Si nous mettons 子 ‘enfant’ à côté de ‘femme’ 女 se forme l’idéogramme 好 qui signifie ‘bon’. Une femme avec son enfant est une bonne chose. Lorsque la femme est placée sous le radical utilisé pour ‘toit’, cela correspond à ‘tranquillité’ ou ‘paix’. Avoir une femme sous son toit signifie la tranquillité.
Par contraste, le concept de 男 ‘masculin’ ou ‘homme’ est un idéogramme composé de deux symboles, l’un voulant dire ‘force’ 力 et un autre au dessus signifiant ‘champ’ 田, qui dénote que l’homme est la force travaillant au champ pour préserver la famille.
Version espagnole : Idioma chino, el lenguaje cósmico
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