« Il a la stature d’un homme d’État » : Jean Castex, candidat en 2027 ?

Par Julian Herrero
19 octobre 2024 08:06 Mis à jour: 19 octobre 2024 17:02

ANALYSE – S’il y a un peu plus d’un mois, Édouard Philippe officialisait sa candidature à l’élection présidentielle de 2027, il se pourrait que son successeur à Matignon soit aussi intéressé par la fonction suprême. Fort de sa popularité auprès des Français et des partenaires sociaux, l’actuel PDG de la RATP n’a, en effet, pas exclu cette hypothèse. Mais si l’intéressé vient à confirmer sa participation au prochain scrutin présidentiel, il devra être capable d’exister et de se démarquer dans un espace politique qui semble déjà occupé.

« Il n’a pas envie de raccrocher les crampons »

Celui qui est surtout connu pour avoir été à la tête du gouvernement pendant la crise sanitaire n’a encore rien annoncé, mais pense à la prochaine échéance présidentielle. C’est en tout cas ce qu’estiment des personnalités politiques qui l’ont fréquenté lorsqu’il était à la rue de Varenne.

Selon des propos d’un de ses anciens ministres rapportés par RMC, Jean Castex serait en train de « goûter sa popularité » et « n’a pas envie de raccrocher les crampons ». Des crampons qu’il n’a effectivement jamais retirés : même s’il est depuis presque deux ans à la tête de la RATP, il continue à entretenir des liens étroits avec le monde politique et le chef de l’État lui-même. D’ailleurs, Le Journal du Dimanche a récemment révélé que ce dernier a « d’excellentes relations » avec Emmanuel Macron.

Pour le moment, il prend la température. Selon le même média, il répond à ceux qui lui demandent ce qu’il compte faire en 2027 que « dire non, c’est gâcher sa chance » et « dire oui, c’est trahir une chance qu’on n’a pas eue ».

Un politique apprécié des partenaires sociaux et des Français

Il faut dire que l’ancien directeur de cabinet de Xavier Bertrand dispose de qualités qui pourraient le propulser en candidat de premier plan dans un peu moins de trois ans.

PDG de la RATP depuis novembre 2022, il a, en effet, su se construire une certaine popularité auprès des partenaires sociaux, au point que le premier syndicat des conducteurs de métro FO-RATP appelle au mois de juin à son maintien à la tête de l’entreprise publique, vantant « un dialogue social responsable ».

« Il a donné des preuves d’amour social », avait de son côté déclaré le secrétaire général de l’UNSA RATP Arole Lamasse, après la signature d’un accord en janvier 2023 sur les modifications des conditions de travail des chauffeurs de bus et de tramways, selon un article du magazine économique L’Usine Nouvelle.

À peine arrivé à Matignon durant l’été 2020, les représentants syndicaux avaient déjà tendance à l’apprécier à l’instar de l’ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger. Interrogé à l’époque sur Europe 1, il avait estimé que Jean Castex « crée des signes d’ouverture en direction du dialogue social ». « Il connaît bien les syndicats, il ne tourne pas autour du pot », avait déclaré à la même période sur France Inter son homologue de la CGT, Philippe Martinez.

En plus d’être reconnu par les syndicats comme un politique favorisant le dialogue social, l’ancien édile Les Républicains de Prades bénéficie d’une certaine popularité auprès de l’opinion publique. Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio publié en septembre, il est la troisième personnalité politique préférée des Français à égalité avec Gabriel Attal. En effet, les deux anciens Premiers ministres récoltent 54 % d’opinions favorables, juste derrière Édouard Philippe (55 %) et l’actuel locataire de Matignon Michel Barnier (57 %)

« Jean Castex est proche des gens et naturel. Ce qui est incroyable, c’est qu’il arrive, tout en ayant un profil de technocrate, à être assez accessible », confie à Epoch Times une source proche du groupe macroniste à l’Assemblée nationale. « Je pense que les Français ont découvert en pleine crise de la Covid, en 2020, quelqu’un de rassurant, et cela explique sa popularité actuelle. Il a aussi la stature d’un homme d’État », poursuit cette même source.

Les nombreuses ambitions au sein du bloc central

Cependant, l’hypothèse de la candidature de Jean Castex vient s’ajouter à la longue liste de ceux qui, au sein du bloc central, entendent prendre la relève d’Emmanuel Macron en 2027.

À commencer par le maire du Havre et ex-Premier ministre Édouard Philippe qui a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle le mois dernier et qui se prépare depuis plusieurs années. Il n’est également pas exclu que ceux qui ont incarné les débuts du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron puissent être sur la ligne de départ dans deux ans et demi. Diverses sources ont indiqué au Journal du Dimanche au mois de mai, qu’Élisabeth Borne pense déjà à la future élection présidentielle. Quant à Gabriel Attal, il a affirmé dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Point en septembre qu’il a « une histoire à écrire avec les Français ».

En plus de montrer qu’il peut rivaliser avec son prédécesseur et ses successeurs, à l’exception de Michel Barnier, Jean Castex, en cas de candidature, devra aussi s’imposer face à d’autres poids lourds ambitieux de la macronie tels que l’ancien locataire de Bercy, Bruno le Maire, et l’ex-ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Ce dernier a d’ailleurs lancé fin septembre son mouvement « Populaires ».

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