Dix ans de prison ont été requis mercredi contre un homme de 26 ans, jugé par la cour d’appel de Douai pour avoir participé à un réseau qui faisait traverser la Manche à des migrants vietnamiens dissimulés dans des valises.
« Vous avez un casier judiciaire qui n’est pas mince, vous êtes jeune, vous êtes intelligent (…) vous êtes quelqu’un de très dangereux », a pointé l’avocat général lors de ses réquisitions. Déjà condamné à plusieurs reprises, dont deux fois pour aide à l’entrée et au séjour irréguliers, Khalid D. avait fait appel de sa condamnation, en première instance en septembre, à huit ans de prison.
Vingt-sept tentatives de traversée entre mai 2023 et mars 2024 figurent au dossier, mais seulement certaines sont reliées au mis en cause par des appels entre son téléphone et ceux des passeurs interpellés. Le président a décrit des tentatives « identiques » sur plusieurs points : « les passeurs voyagent principalement en couple » et transportent deux migrants vietnamiens, cachés dans des valises transportées dans le coffre de leur voiture, en vue de rejoindre l’Angleterre par ferry ou via le tunnel sous la Manche.
« Ça vous rappelle quelque chose ? », l’a interrogé l’avocat général. « Ça me rappelle ma première affaire (pour des faits similaires NDLR) mais cette fois, ce n’est pas moi », s’est défendu le mis en cause, le regard perçant. « À chaque fois que quelqu’un va faire ça, ça va être moi ? », a-t-il lancé. Sur ces 27 tentatives, huit sont « extérieures à la prévention » et « il y en a 13 pour lesquelles aucun lien direct ni aucun lien objectif n’a été établi avec M. D. », a souligné l’une de ses conseils, Me Océane Almeras, plaidant la relaxe partielle.
Des actes commandités depuis la prison
Son client « n’est pas là aujourd’hui pour nier toute responsabilité », assure-t-elle, puisqu’il reconnaît avoir passé des appels à des passeurs. Mais, niant tout rôle dans un réseau, il assure les avoir passés sous la pression de codétenus, à la suite d’une agression qu’il dit avoir subie à la prison de Réau (Seine-et-Marne) en janvier 2024.
L’autre avocat du mis en cause, Franck Berton, s’est étonné que son client soit « seul » accusé d’avoir agi en bande organisée, puisque l’autre personne jugée en première instance dans ce dossier a été relaxée de ce motif. Il a en outre regretté que les commanditaires des traversées, désignés par les passeurs interpellés à la frontière franco-britannique, n’aient pas été recherchés.
La décision a été mise en délibéré au 8 janvier.
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