Malgré la guerre, à Avdiivka (Donbass), une petite ville ouvrière située à moins de dix kilomètres de Donetsk, plusieurs milliers d’habitants ne veulent pas quitter les lieux. Parmi les enfants vivant dans cet enfer, une fillette de 6 ans n’a pas survécu. Mais ce ne sont pas les bombes qui l’ont tuée, Elina est morte de peur.
Elina, qui avait fêté ses 6 ans le 4 septembre dernier, est décédée ce 11 janvier, rapporte Le Parisien. Trop de stress pour la fillette dans ce climat de terreur. Son père est décédé en 2020 et sa mère a dû partir travailler en Russie l’année suivante. La fillette résidait à Avdiivka avec ses grands-parents. Mais tous trois n’habitaient plus dans leur appartement du troisième étage, d’une part parce que le chauffage ne fonctionnait plus, mais aussi et surtout parce qu’il était la cible des roquettes.
Les crises cardiaques : la première cause de décès chez les civils
Quelques jours avant de mourir, la fillette s’était plainte d’avoir les pieds gelés ainsi que des fourmillements dans les mains. Ses grands-parents n’ont même pas eu le temps de l’emmener à l’hôpital. L’autopsie n’a révélé aucune malformation permettant d’expliquer le décès de la fillette, qui a succombé à une crise cardiaque. Selon le médecin-chef de l’hôpital d’Adviivka, Elina ne présentait pas non plus d’antécédent de maladie du cœur.
Si la rumeur courrait qu’Elina était malade, pour le chef de la police d’Avdiivka Roman Protsyk, « il est fort probable qu’elle soit morte de stress ». Il précise d’ailleurs que la première cause de décès chez les civils sont les crises cardiaques, devant les victimes directes des bombardements. « Des soldats aussi font des crises cardiaques sur le front, avec les mêmes signes avant-coureurs » que la fillette, ajoute-t-il. Une habitante de la ville renchérit : « la petite était loin de sa mère, ça n’a pas aidé. »
À Avdiivka, si 20.000 habitants ont quitté la ville, il en reste encore 3000, dont 48 mineurs et parmi ceux-ci, une petite vingtaine se sont réfugiés dans les abris du centre de la ville, précisent nos confrères. « Le gouvernement à Kiev a refusé de faire passer une loi pour obliger les gens à partir », s’agace Roman Protsyk. Du coup, les forces de l’ordre sont obligées de « ruser » pour tenter de persuader les plus récalcitrants de quitter la ville.
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