La Moldavie (2.6 millions d’habitants) est en réalité une région appartenant à la Roumanie que Staline a annexée en 1940 lors du pacte germano-soviétique. Il y a déporté et tué des populations comme il l’a fait dans tous les territoires qu’il a occupés. Indépendante depuis 1991 et la dislocation de l’URSS, elle est toujours convoitée par Moscou qui cherche à y placer ses pions, en essayant de truquer les élections ou en organisant des coups d’Etat. C’est ce que craint la présidente Maia Sandu, largement élue en novembre 2020. Son grand défaut aux yeux des Russes ? Elle est pro-Occident et a demandé l’adhésion de son pays à l’Union européenne. Comme l’Ukraine, son voisin au sud-est, et comme d’autres Etats de l’ex-URSS, la Moldavie ne veut plus appartenir à la sphère russe. La situation sur le front en Ukraine n’étant pas très bonne, Poutine, qui n’hésite pas à envoyer des missiles dirigés contre l’Ukraine dans l’espace aérien de la Moldavie, veut déstabiliser celle-ci et ainsi ouvrir un nouveau front contre Kiev (il y a déjà des troupes russes à l’est de la Moldavie, en Transnistrie, une entité autoproclamée indépendante). Il ne supporte pas non plus qu’un autre pays refuse de rester aux ordres du Kremlin et lorgne l’Ouest…
S’il arrive à déstabiliser et pousser de force la Moldavie dans son camp, Poutine aura remporté la victoire qui lui échappe sur le front ukrainien. Il ne faut surtout pas le laisser faire. C’est d’abord à la Roumanie – membre de l’Union européenne et de l’OTAN – de faire pression sur ses partenaires afin de protéger la démocratie moldave. La présidente Maia Sandu a nommé un nouveau gouvernement dirigé par Dorin Recean, son conseiller à la sécurité nationale, et a lancé un appel à l’aide internationale. Plus de 100 000 réfugiés ukrainiens se trouvent en Moldavie en ce moment ; pourquoi donc ne pas envoyer des soldats de l’ONU pour les protéger, ce qui permettrait aussi d’éviter un coup d’Etat à Chisinau, la capitale moldave ? Sinon, après la Moldavie, d’autres démocraties pourraient tomber…
Article écrit par Nicolas Lecaussin, Directeur de l’IREF. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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