Sur France Info, dans l’émission Votre Instant politique, le philosophe André Comte-Sponville a déclaré : « Il n’est pas écrit au fronton de nos mairies, que je sache, Santé, Égalité, Fraternité. » Le journaliste et présentateur de l’émission Gilles Bornstein a estimé que ces propos étaient « iconoclastes ».
Dans l’émission Votre Instant politique, après que André Comte-Sponville a déclaré que « la santé n’est pas la valeur suprême », Gilles Bornstein a répondu qu’il comprenait très bien les propos du philosophe, cependant, il les a trouvés « pour ne pas dire choquants, disons iconoclastes, transgressifs ».
« Est-ce qu’il est écrit dans les Évangiles, prenez soin de votre santé comme Dieu prend soin de la sienne ? Non, il est écrit, aimez-vous les uns les autres comme Dieu vous aime. J’espère ne pas être le seul dans ce pays judéo-chrétien à penser que l’amour est une valeur supérieure à la santé. Il n’est pas écrit au fronton de nos mairies (que je sache) Santé, Égalité, Fraternité. Il est écrit, Liberté, Égalité, Fraternité », s’est expliqué André Comte-Sponville.
Le philosophe s’est aussi défendu en précisant qu’il tenait un propos qui était « bien loin d’être iconoclaste », mais plutôt « conforme à deux mille ans de civilisation chrétienne et à trois siècles de civilisation républicaine ». Il espère d’ailleurs ne pas être « le seul dans ce pays à penser que la liberté est une valeur supérieure à la santé et donc bien loin d’être iconoclaste ». Il suppose que ces propos ont pu choquer, car « on voyait des médecins en série tous les soirs à la télévision », ce qui « en dit long sur ce qu’[il] appelle le sanitairement correct. Donc non, la santé n’est pas la valeur suprême. D’ailleurs, la santé n’est même pas une valeur du tout », a-t-il encore précisé.
Quant à la question de savoir ce que le philosophe appelle le pan-médicalisme, il a répondu : « C’est faire de la santé, à tort, la valeur suprême. » Le journaliste Adrien Rohard a rebondi et a demandé à André Comte-Sponville : « Vous dites que la santé n’est pas une valeur ? » Le philosophe a expliqué que la santé n’était pas une valeur mais un bien. « Je fais une différence entre les biens et les valeurs. Un bien, c’est quelque chose qui est désirable et éventuellement enviable. Une valeur, c’est quelque chose qui est estimable ou admirable », a-t-il énoncé avant de donner un exemple de ce qu’il avance. « Je peux envier quelqu’un parce qu’il est en meilleure santé que moi. Je peux envier quelqu’un parce qu’il est plus riche que moi. Autrement dit, la santé, la richesse, ce sont des biens », a-t-il encore développé.
Le philosophe a poursuivi : « Je peux admirer quelqu’un, en revanche, parce qu’il est plus courageux que moi, plus juste que moi, plus aimant que moi, plus généreux que moi. Ça, ce sont de vraies valeurs. Et donc, si on soumet les valeurs aux biens, on est déjà dans une société nihiliste. » Il a conclu : « Celui qui vous dirait : il n’y a rien au-dessus de l’argent, [c’est du] nihilisme financier. Et, bien, celui qui vous dit il n’y a rien au-dessus de la santé, c’est du nihilisme sanitaire. »
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