Trois jours après le drame survenu dans ce quartier du 10e arrondissement de Marseille, la douleur de la famille de Socayna est indescriptible, partagée entre colère et incompréhension.
Dimanche, alors que Socayna, une étudiante en droit de 24 ans était assise à son bureau dans sa chambre, des tirs ont éclaté au bas de son immeuble. Cette résidence tranquille de la cité Saint-Thys, proche d’un point de deal, se retrouvait au coeur d’un règlement de comptes entre gangs de trafiquants de drogue.
Des balles de Kalachnikov vont alors percer les murs des immeubles dans plusieurs appartements, mais atteindre la jeune femme en pleine tête, dans sa chambre située au 3ème étage de la résidence.
C’est sa mère et sa soeur qui feront la terrible découverte. « Dimanche, on a entendu des tirs de kalachnikovs. L’une de mes filles m’a dit : ‘Je vais récupérer mon chargeur dans la chambre de Socayna’. Elle est entrée. J’ai entendu des cris. J’ai vu ma fille par terre. Du sang… Une rivière. J’ai crié, j’ai essayé de faire un massage cardiaque… » se rappelle Layla, la mère de Socayna sur M6.
La jeune femme, en état de mort cérébrale, décèdera le mardi suivant de ses blessures.
Cette mère de famille de 59 ans qui élève seule ses deux filles, est, tout comme les autres habitants de ce quartier, partagée entre incompréhension et colère, se sentant abandonnée face au pouvoir pris par ces trafiquants de drogue à Marseille.
« La vie pour moi, c’est fini! Ma fille s’est fait tuer dans sa chambre. Je ne peux pas imaginer… Même dans les guerres, j’ai jamais vu ça », sanglote la mère de famille.
« Jour et nuit, il y a du feu, on ne peut pas parler… on téléphone à la police, mais même la police, elle ne peut rien y faire, c’est la vérité », déplore la quinquagénaire.
Interrogée sur BFM TV, la mère de Socayna estime ainsi, désespérée: « La France, c’est fini… Il n’y a plus de règles, il n’y a plus de lois en France… Ça fait un moment que ça dure. Je ne sais pas si les problèmes viennent des parents, de l’Etat, des politiciens… je ne sais pas… Il n’y a plus de sécurité, on a peur ».
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