Aux États-Unis, dans un hôpital du Kentucky, un donneur d’organes victime d’une overdose de médicaments s’est réveillé sur la table d’opération au moment où son cœur allait être prélevé. Une soignante est revenue sur les faits pour NPR.
Un degré d’horreur impensable pour la victime. Il y a trois ans, à l’hôpital Baptist Health de Richmond, dans le Kentucky, un incident gravissime a bouleversé les soignants en charge d’une greffe de cœur. Natasha Miller, chargée de préserver les organes au sein de l’institution médicale, a raconté jeudi 17 octobre à NPR les faits qui se sont déroulés en octobre 2021.
Cette dernière remarque en effet le jour de l’opération que le corps du donneur s’agite. La sidération est totale pour le personnel médical : alors qu’il est censé être mort après une overdose de médicaments, Thomas T. J. Hoover, sur la table d’opération, était toujours en vie.
« Il bougeait, se débattait sur le lit », raconte la soignante. Avant d’ajouter : « Et puis quand nous sommes allés là-bas, on pouvait voir qu’il avait des larmes qui coulaient. Il pleurait visiblement. » Le prélèvement d’organes est aussitôt arrêté par les deux médecins, « très en colère » d’avoir assisté à une scène atroce.
La sœur de la victime consternée
Donna Rhorer, sœur aînée et tutrice de Thomas T. J. Hoover, a affirmé auprès de NPR que son frère s’était mis à « suivre du regard » son entourage lorsqu’il était transporté d’une unité de soins intensifs à une salle d’opération. Après avoir questionné les professionnels, l’un d’entre eux lui avait répondu que le mouvement était un réflexe et qu’il ne fallait pas prendre ça comme un signe de vie de son frère.
« On nous a dit que c’était seulement des réflexes, que c’était normal », confie-t-elle, assurant avoir gardé le silence à ce moment-là. « Qui sommes-nous pour mettre en doute le personnel médical ? », lâche-t-elle. Son frère a donc été conduit à la table d’opération comme prévu. Mais un médecin finit par sortir de la salle d’opération après une heure d’intervention.
« Il nous a dit que (TJ) n’était pas prêt. Qu’il s’était réveillé », confie Donna Rhorer. « Mais ce qu’on ne nous avait pas dit, c’est que (TJ) s’était réveillé déjà durant la cathéterisation cardiaque qu’il avait subie dans la matinée », s’insurge la sœur de la victime. Les médecins conseillent à Donna après ce réveil choquant de ramener son frère chez elle et de prendre soin de lui. Mais ces derniers ne cachent pas leur pessimisme quant aux chances de survie du pauvre homme.
Et pourtant, trois ans après l’indicible, TJ est toujours en vie. Bien qu’il ait quelques difficultés à marcher ou parler. Donna, elle, est toujours autant en colère. « Il a fait plusieurs tentatives ce jour-là pour nous dire : « Je suis là ». Mais on l’a ignoré. Ils ont finalement arrêté l’opération parce qu’il montrait de trop nombreux signes de vie », s’indigne-t-elle.
Plusieurs autres témoignages
Nyckoletta Martin, qui était employée au centre de dons d’organes, décide de contacter en janvier dernier Donna Rhorer. Encore profondément marquée par ce jour noir, elle a éprouvé le besoin de se confier à la sœur de la victime et de lui raconter ce qu’elle avait vu ce jour-là.
Elle dit avoir remarqué que le trentenaire « bougeait » alors qu’elle participait à l’opération. « Il s’agitait un peu dans tous les sens sur le lit », a-t-elle confié à NPR. « Et puis quand on l’a regardé, on pouvait voir qu’il y avait des larmes qui coulaient. Il était clairement en train de pleurer », s’est-elle souvenu, confirmant les déclarations de Natasha Miller.
« Le chirurgien a dit : « J’arrête. Je ne veux rien avoir à faire avec ça » », raconte l’Américaine. « C’était vraiment chaotique, tout le monde était très mécontent. » Depuis cet épisode, Nyckoletta Martin confie avoir démissionné et avoir même suivi une thérapie, ce qu’ont imité plusieurs de ses collègues, choqués par cet incident déjà ô combien dramatique, qui aurait pu connaître une issue fatale.
« J’ai consacré toute ma vie au don et à la transplantation d’organes. Je trouve très effrayant que ces incidents puissent se produire et qu’il n’y ait pas davantage de mesures en place pour protéger les donneurs », a déploré Nyckoletta Martin. « C’est le cauchemar de tout le monde, non ? Être en vie pendant une opération et savoir que quelqu’un va vous ouvrir et vous retirer des organes ? C’est horrible », a-t-elle ajouté.
Depuis, d’autres témoignages, remettant en question la procédure de prélèvement de dons d’organes, ont été rendus publics. Ces personnes ont été entendues en septembre devant la Commission d’Énergie et du Commerce du Congrès.
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