Pour le politologue et professeur émérite des universités à Sciences Po Pascal Perrineau, le fait qu’Emmanuel Macron ne veuille pas débattre est un signe « d’immaturité ». Non seulement il regrette que le chef de l’État ne se lance pas dans l’arène, mais il trouve cela « insensé ».
Alors que le parti LaREM a lancé, ce jeudi 27 janvier, une nouvelle campagne intitulée « avec vous », le président de la République entretien toujours l’ambiguïté sur sa candidature et refuserait de participer aux débats télévisés du premier tour de l’élection présidentielle, d’après son entourage, ainsi que l’a révélé France Info ce samedi 22 janvier.
« On passe pour des ringards ! »
Pascal Perrineau a critiqué ce refus, soulignant qu’« il y a là un signe troublant d’immaturité démocratique, de continuité de réflexe monarchique qui appartiennent à un autre temps ». Le politologue s’est exprimé ce vendredi 28 janvier sur le plateau de « Et maintenant 2022 ! », l’émission animée par Steve Jourdin qui a pour objectif de revenir sur les temps forts de la campagne vers l’élection présidentielle. « On est vraiment pas dans la société des ‘égaux’ mais dans la société des ‘égos’ », a ajouté le politologue français.
Trouvant cela « insensé » et même « très difficilement compréhensible », le professeur a comparé cette attitude à celle de nos voisins, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie, et a lancé : « On passe pour des ringards ! »
Le comportement d’un « monarque »
Ce que Pascal Perrineau estime « préoccupant », c’est qu’Emmanuel Macron – qui est un « jeune président de la République qui voulait renouveler le style de l’action politique » – revienne à ce qu’il considère comme des « archaïsmes » et se comporte « comme un monarque » dans la Ve République.
Denis Olivennes, également invité de l’émission « Et maintenant 2022 ! » ce 28 janvier, a ajouté qu’il trouvait le refus d’Emmanuel Macron « d’autant plus troublant » que le chef de l’État possède des qualités de débatteur. « Il devrait au contraire montrer qu’il n’a peur de rien, qu’il ne s’entretient pas qu’avec des journalistes mais aussi avec ses adversaires », a encore indiqué l’auteur de l’ouvrage Un étrange renoncement.
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