Ile de Ré : la bataille autour d’une statue de la Vierge Marie au milieu d’un carrefour continuera en appel

Par Epoch Times avec AFP
22 mars 2022 10:38 Mis à jour: 22 mars 2022 14:53

La commune de La Flotte-en-Ré, sur l’île de Ré, va contester en appel la décision du tribunal administratif qui l’oblige à déboulonner du domaine public une statue de la Vierge, en vertu de la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905, a annoncé ce mardi le maire Jean-Paul Héraudeau.

Le conseil municipal de cette commune de Charente-Maritime, comptant 2800 habitants, a décidé lundi soir « à l’unanimité » de faire appel du jugement rendu le 3 mars par le tribunal administratif de Poitiers.

La justice avait estimé que cette statue blanche de la Vierge, trônant au milieu d’un carrefour, constituait « un symbole principalement religieux » qui n’avait pas sa place sur le domaine public de la commune.

Une « polémique ridicule »

La Libre pensée 17, association de défense de la laïcité, avait auparavant saisi le tribunal pour réclamer ce retrait, en invoquant la loi de 1905 qui interdit l’installation de monuments à caractère religieux sur le domaine public.

Une « polémique ridicule », a balayé le maire Jean-Paul Héraudeau qui soutient que l’édifice n’a justement « pas un caractère uniquement et totalement religieux » et qui prône une lecture « tolérante » du principe de laïcité.

« À La Flotte, il y a les volets verts et la Vierge, elle fait partie de notre patrimoine historique. Il s’agit plus d’un mémorial que d’une statue religieuse », a fait valoir l’élu.

M. Héraudeau compte produire de nouveaux éléments devant la justice montrant que la parcelle visée serait « en partie privée ».

Des « milliers d’appels, de courriers de soutien, même de l’étranger »

La statue de la discorde, qui comporte la mention « vœux de guerre », a été réalisée en 1945 pour une famille reconnaissante de voir un père et son fils rentrer vivants de la Seconde Guerre mondiale. D’abord exposée dans un jardin privé, elle a ensuite été donnée à la commune qui l’a installée en 1983 à ce carrefour.

Mais au printemps 2020, la statue est endommagée après avoir été percutée par un automobiliste. La municipalité décide alors de la reconstruire à l’identique, au même emplacement. D’un banal accident naît un recours. « Il n’y aurait pas eu cet accident, on n’en serait pas là », s’agace le maire.

L’édile assure avoir « reçu des milliers d’appels et de courriers de soutien, même de l’étranger ». Sur internet, une pétition a rassemblé plus de 28.000 signatures. « C’est même pas la population de l’île de Ré, puisqu’on est 17.000 », relève-t-il.

 

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