Incapable de subvenir à ses propres besoins et à ceux de ses animaux, la propriétaire a laissé le chien et le chat qu’elle avait adoptés à la SPA dépérir pendant plusieurs semaines.
Le 29 septembre 2019, deux femmes lassées d’entendre les râles d’un chien enfermé dans un appartement de leur immeuble de La Mézière – une commune de moins de 5000 habitants située au nord-ouest de Rennes – décident de prévenir les forces de l’ordre.
Elles savent que la maîtresse de l’animal est absente depuis longtemps et font des pieds et des mains pour que les gendarmes interviennent.
Après avoir pénétré à l’intérieur du logement, la gendarmerie constate que les volets sont clos et que des excréments couvrent le sol par centaines, répandant une odeur pestilentielle.
Dans l’appartement, les militaires découvrent Marley, un bouledogue extrêmement maigre juché sur un canapé, ainsi qu’une litière pour chat. Ils ne relèvent aucune trace de nourriture et seul un mince filet d’eau s’écoule du robinet de l’évier.
Les animaux privés de nourriture pendant plusieurs semaines
Consulté par les gendarmes, un vétérinaire estimera que c’est le canidé qui est parvenu à ouvrir ledit robinet. Le praticien pense également qu’il a fini par dévorer le félin enfermé à ses côtés dans l’appartement et dont nulle trace n’a été retrouvée.
Au moment où il a été découvert, le bouledogue – qui pesait alors 8,5 kilos, soit 8 à 10 kilos de moins que son poids de forme – avait probablement été privé de nourriture pendant plus d’un mois.
Le mercredi 11 mars 2020, la propriétaire des deux animaux comparaissait devant le tribunal correctionnel de Rennes.
En larmes, elle a expliqué s’être « mise dans un déni total », avant d’ajouter qu’elle ne se sentait « pas capable d’assumer ce qui s’était passé la première fois » selon les propos rapportés par Ouest-France.
Au mois de mai 2019, les pompiers étaient intervenus une première fois à son domicile pour récupérer le chien et le chat de la jeune femme de 25 ans, tandis que les deux animaux se trouvaient déjà dans un état particulièrement inquiétant.
Ils seront finalement remis sur pied par la SPA – où la jeune femme les avait adoptés en 2017 – avant d’être restitués à leur maîtresse.
Un mois de prison avec sursis pour la propriétaire
La Macérienne confie ensuite au tribunal qu’elle a perdu son emploi et s’est rapidement retrouvée incapable de payer ses factures et d’acheter à manger pour elle ou ses animaux.
« J’étais trop honteuse de comment je tournais. Je n’arrivais plus à rentrer chez moi. Je dormais chez des amis ou dehors », a-t-elle déclaré.
« En août, lors de votre dernier passage, vous voyez bien que les animaux sont en souffrance ? » interroge la présidente du tribunal correctionnel de Rennes.
« Avant un chien, un chat, c’était un bien meuble. La loi a changé depuis », rappelle Me Cazo, qui défend les intérêts de la SPA. « Les animaux de la SPA ont déjà un passif, ils ont déjà souffert », souligne l’avocat.
Pendant ses réquisitions, le procureur de la République demandera au tribunal de condamner l’accusée à une peine de trois mois de prison avec sursis, estimant que le dossier est « particulièrement choquant ».
Le tribunal correctionnel de Rennes condamnera finalement la jeune femme à une peine d’un mois de prison avec sursis avec interdiction de détenir un animal domestique pendant cinq ans.
Le bouledogue va être une fois de plus confié à la SPA en attendant de trouver un nouveau foyer.
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