« Ils ont fait de notre hall leur propriété » : à Bagnolet, un artisan cerné par les dealeurs raconte son calvaire

Par Emmanuelle Bourdy
10 mai 2022 22:31 Mis à jour: 10 mai 2022 22:31

En trois années, la situation s’est largement dégradée pour Diamantino Quintas, dont l’atelier est installé à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Des dealers ont pris possession du hall de son immeuble. Il a lancé une pétition, dans l’espoir de faire bouger les choses.

L’atelier de développement de photographies artistiques prises en argentique de Diamantino Quintas est installé depuis trois ans rue Jules-Ferry à Bagnolet. Très vite, il a constaté que ce lieu était le fief de trafiquants de drogue. Si ses relations avec les dealers étaient cordiales au départ, elles se sont nettement détériorées par la suite, et surtout depuis qu’il s’est fait agresser, en janvier 2021, rapporte Le Parisien.

« J’ai reçu des menaces de mort »

« J’ai réalisé 300 000 euros de travaux pour l’aménager. On ne savait pas ce qui nous attendait, même si on a rapidement vu qu’il y avait du trafic », a expliqué l’artisan dans les colonnes du Parisien, soulignant au passage que dans son activité, « l’argentique est de plus en plus plébiscité par les artistes », beaucoup ayant « fait le tour du numérique », de moindre qualité. « C’est pendant le premier confinement que ça a changé. Ils ont fait de notre hall leur propriété », a-t-il poursuivi en parlant des dealers.

« Ils se croient tout permis. Il y a des jours où on retrouve de la pisse, du vomi, ça sent le cannabis dans nos locaux, ils hurlent lorsqu’ils prennent du gaz hilarant », détaille l’une des quatre salariés que Diamantino Quintas emploie. L’artisan ajoute : « L’autre jour, ils ont carrément lavé leur Porsche en se branchant sur notre arrivée d’eau. »

Diamantino Quintas a déjà averti la police de nombreuses fois, mais la plupart du temps, en vain. « Mais ils ne peuvent pas venir. Bien souvent, ils nous disent qu’ils n’ont pas assez de véhicules », indique Diamantino. Un jour de janvier 2021, l’artisan et un voisin sont allés trouver les trafiquants mais se sont fait agresser. Diamantino raconte que ce jour-là, il a réussi à appeler la police et ils sont alors partis. « Mais ensuite, j’ai reçu des menaces de mort. Depuis, la mairie a envoyé quelqu’un pour faire un peu office de médiateur. Mais je me sens surveillé », a-t-il déclaré auprès de nos confrères. Après ces événements, il a porté plainte contre X.

Il lance une pétition en ligne

De son côté, la mairie dit s’être déplacée plusieurs fois, et avoir mis en place des actions. « La ville a par exemple installé un dispositif stop park afin de limiter le stationnement sur l’espace public aux droits de l’entrée de l’entreprise », se justifie-t-elle. Mais ce stop park a aussitôt été détérioré par les dealers.

L’artisan, qui se trouve dans une situation inextricable, a mis au fait la préfecture, ainsi que plusieurs ministères et élus. En dernier recours, il a lancé une pétition sur le site Change.org, dénonçant l’occupation du hall de son immeuble par des dealeurs. Elle avait presque recueilli 3 000 signatures ce 10 mai au matin. La municipalité est en train de « réfléchir avec les autorités de police compétentes aux nouvelles actions pouvant être mises en place ». Depuis des années, le maire PS de Bagnolet, Tony Di Martino, demande un commissariat de plein exercice sur sa commune, précise enfin le quotidien francilien.

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