Images de l’Arc de Triomphe : des centaines de milliers d’euros de dégâts

3 décembre 2018 20:11 Mis à jour: 6 décembre 2018 13:31

Les dégradations subies par l’Arc de Triomphe samedi pendant la flambée de violences qui ont émaillé les rassemblements des « gilets jaunes » se chiffrent à plusieurs centaines de milliers d’euros, a affirmé Philippe Bélaval, le président du Centre des monuments Nationaux, à plusieurs médias.

« J’estime que les dégâts représentent plusieurs centaines de milliers d’euros, voire un million », a déclaré M. Bélaval dimanche au Figaro, ajoutant que le monument « restera fermé au public pour plusieurs jours ».

L’arc de Triomphe se trouve dans le 8e arrondissement de Paris, place de l’Étoile, à l’extrémité des Champs-Élysées. Il domine l’axe historique parisien qui relie en ligne droite La Défense (ouest) au Louvre (est).

Le lendemain du rassemblement des « gilets jaunes » à Paris. (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP/Getty Images)

Symbole national, l’Arc de Triomphe a été vandalisé samedi après-midi. Du mobilier a été détruit, des œuvres d’art ont été endommagées, des graffitis ont été tagués sur les murs, les dispositifs informatiques sont hors d’usage.

Des pièces du musée saccagées. ((Capture d’écran Twitter@PBelaval)

« Il y a eu un pillage méthodique des salles d’expositions, des statues, de la boutique, des toilettes. Une maquette en plâtre des années 30, exposée dans la salle dite de l’Attique, a été réduite en miette. Le buste en marbre de Napoléon a été décapité, le moulage de la Victoire, issu d’un haut de relief, monument en pierre sculpté par François Rude, a été détruit », a énuméré M. Bélaval, qui a diffusé sur son compte Twitter des images des dégâts.

Pour l’heure la date de réouverture de l’Arc de Triomphe, où Emmanuel Macron s’est rendu dimanche pour constater les dégâts, reste incertaine.

« Nous sommes déterminés à ouvrir le plus vite possible, a assuré M. Bélaval à France Info. C’est très important par rapport à ce qu’il s’est passé que nous montrions que le monument reste ouvert et que tous ceux et toutes celles qui veulent s’y rendre pacifiquement, pour partager les valeurs que ce monument représente, puissent le faire. »

De nombreux dégâts ont été constatés dans l’Arc de Triomphe à Paris. (Capture d’écran Twitter@PBelaval)

En attendant, la police mène son enquête pour trouver les personnes qui se sont introduites dans le monument pour le saccager. « Elle a fait des prélèvements ADN dès samedi soir », a-t-il affirmé.

Samedi, des violences d’« une gravité sans précédent », selon le préfet de police Michel Delpuech, se sont déroulées dans la capitale, entraînant l’interpellation de 412 personnes.

Un total de 136 000 personnes ont participé samedi dans toute la France à la troisième journée de mobilisation des « gilets jaunes » au cours de laquelle 263 personnes ont été blessées.

Des sculptures taguées. ((Capture d’écran Twitter@PBelaval)

L’image a fait le tour du monde : l’Arc de Triomphe, un des grands symboles de Paris et de la nation, pris d’assaut samedi par les manifestants. Histoire de ce monument napoléonien qui a reçu dimanche la visite d’Emmanuel Macron.

Avec 55 m de haut, 45 m de large et 22 m de profondeur, il est considéré, selon le site du monument, comme le plus grand arc au monde. Il faut gravir 284 marches pour accéder à une terrasse panoramique qui offre une vue à 360° sur Paris.

Il a été construit à partir de 1806 à l’initiative de Napoléon, et inauguré en 1836 par le roi des Français, Louis-Philippe, qui l’a dédié aux armées de la Révolution et de l’Empire. Ses concepteurs se sont inspirés de l’arc romain de Titus à arche unique.

Peu connu, le musée situé à l’intérieur du bâtiment présente documents originaux, gravures, dessins, photos, maquettes sur la construction de l’Arc et les faits historiques comme le retour des cendres de Napoléon Ier le 15 décembre 1840, la veillée funèbre de Victor Hugo le 29 mai 1885, le défilé de la Victoire du 14 juillet 1919, l’hommage du général De Gaulle sur la tombe du Soldat inconnu dans Paris libéré le 26 août 1944.

Arc de Triomphe de Paris. (Photo : ZAKARIA ABDELKAFI / AFP) (Photo credit should read ZAKARIA ABDELKAFI/AFP/Getty Images)

La tombe du soldat inconnu, située sous l’Arc, est le symbole des 1,4 million de combattants français morts pendant la Grande Guerre. « Ici repose un soldat français mort pour la patrie. 1914-1918 ». La dalle de granit portant cette épitaphe est installée sous le monument. Devant elle, brûle la flamme du souvenir, ravivée chaque soir.

Elle a été allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 par André Maginot, ministre de la Guerre, au son de la Marche funèbre de Chopin. Elle ne s’est jamais éteinte depuis.

D. S avec AFP

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