La France « approche » d’un « sentiment de submersion » en matière d’immigration, a estimé lundi François Bayrou, tout en affirmant que ce thème ne peut pas être « un sujet de référendum ».
« Je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion », a déclaré le Premier ministre sur LCI.
« Mais dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là vous avez rejet », a-t-il ajouté.
« Certain nombre de villes ou de régions sont (déjà, ndlr) dans ce sentiment-là »
Pour le chef du gouvernement, ce seuil n’est pas encore dépassé mais « on approche » et « en tout cas c’est dans cette zone qu’on se trouve », sachant qu’un « certain nombre de villes ou de régions sont (déjà, ndlr) dans ce sentiment-là ».
Pour autant M. Bayrou a fermé la porte à un référendum sur l’immigration. Cette demande récurrente de la droite et de la droite nationaliste avait été relancée fin décembre après qu’Emmanuel Macron eut évoqué dans ses voeux pour 2025 la possibilité de consulter les Français, sans plus de précisions.
« L’immigration ne peut pas constitutionnellement, même pas par préférence, (…) être un sujet de référendum », a rappelé le Premier ministre.
Le référendum demandé par la droite et la droite nationaliste
« Le champ du référendum est très clairement défini par les institutions. Il faut que ce soit l’organisation des pouvoirs publics, économique ou sociale », a-t-il ajouté, sans exclure de pouvoir solliciter cet outil sur d’autres sujets que l’immigration.
En annonçant lors de ses voeux aux Français qu’il allait leur demander de « trancher » certains « sujets déterminants », Emmanuel Macron a relancé par une formule vague l’option du référendum souvent évoquée depuis 2017. Le président de la République a souligné les « choix à faire pour notre économie, notre démocratie, notre sécurité, nos enfants ».
La droite et la droite nationaliste réclament un vote sur l’immigration, mais l’article 11 de la Constitution restreint les sujets qui peuvent en faire l’objet, en excluant ainsi la politique migratoire.
« Ce ne sont pas les mots qui sont choquants, c’est les réalités »
François Bayrou a maintenu devant les députés mardi l’idée d’une « submersion » migratoire à Mayotte et dans plusieurs autres départements français, réfutant toute « connivence avec personne » en réponse au chef de file des députés PS Boris Vallaud qui l’accusait d’avoir « emprunté (ce vocabulaire) à l’extrême droite ».
« Quiconque est confronté à la situation à Mayotte, et ce n’est pas le seul endroit de France, mesure que le mot de submersion est celui qui est le plus adapté. Parce que tout un pays, (…) toute une communauté de départements français est confrontée à des vagues d’immigration illégale telles qu’elles atteignent 25% de la population », a affirmé le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement. « Ce ne sont pas les mots qui sont choquants, c’est les réalités », a-t-il ajouté.
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