La France a « loupé ces dernières années l’intégration » de ses immigrés, a estimé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lundi, au moment où s’ouvre à l’Assemblée nationale un débat hautement sensible sur le sujet, voulu par Emmanuel Macron.
« Je pense que nous avons loupé ces dernières années l’intégration telle que nous aurions dû la réussir », a déclaré le ministre sur France Inter.
« Depuis plusieurs années, nous nous opposons entre la droite et la gauche, sur le nombre d’immigrés, sur la capacité qu’on a à éloigner, et on a oublié l’essentiel », c’est-à dire « l’intégration des étrangers (…) accueillis », a-t-il ajouté.
Les députés doivent débuter lundi après-midi leur débat sur la politique migratoire française. Un thème hautement sensible, poussé depuis plusieurs mois par le président Emmanuel Macron, et qui divise jusque dans la majorité.
Selon Matignon, le débat doit notamment évoquer la « forte augmentation de la demande d’asile », portée à 123.625 personnes en 2018, soit une croissance de 22% en un an. Parmi ces demandeurs, Albanais et Géorgiens, ressortissants de pays considérés comme « sûrs », figurent respectivement en deuxième et troisième positions, derrière les Afghans.
M. Castaner a toutefois rappelé qu’une politique de quotas n’est pas à l’ordre du jour concernant les demandeurs d’asile. « Par nature, le principe de l’asile implique que nous examinions au cas par cas chaque situation individuelle, il en va de l’honneur de ce que nous sommes », a-t-il expliqué.
Pour lutter contre les « détournements de l’asile », le gouvernement « doit travailler avec les pays d’origine », comme la Géorgie et l’Albanie, en augmentant le nombre de laissez-passer consulaires qui permettent de reconduire un étranger directement dans son pays, selon lui. Après des discussions diplomatiques avec les pays concernés, « ces derniers mois nous avons une très forte baisse du phénomène migratoire », a-t-il fait valoir.
« Surtout, nous devons faire un sorte qu’il n’y ait pas une sorte d’Eldorado fantasmé, qui fait que des gens, au risque de leur vie, cherchent à venir en Europe et cherchent à venir en France », a estimé M. Castaner, en expliquant vouloir « augmenter l’aide publique au développement ».
Il s’est en revanche défendu de vouloir remettre en cause la couverture santé des sans-papiers, alors que l’Aide médicale d’État (AME) est actuellement examinée par une mission d’inspection. « Il faut réformer s’il y a des abus », a-t-il déclaré, en précisant que « le gouvernement n’a jamais remis en cause l’Aide médicale d’État ».
L’AME, qui permet l’accès aux soins des immigrés en situation irrégulière présents depuis au moins trois mois sur le territoire, coûte 934 millions d’euros à l’État et bénéficie à plus de 300.000 sans-papiers.
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