Le Sénat a approuvé lundi, avec l’appui du gouvernement, une diminution de 200 millions d’euros du budget alloué à l’aide médicale d’État (AME) destinée aux sans-papiers, appelant à réfléchir à une réforme structurelle, déjà promise par Michel Barnier s’il résiste à la censure.
En parallèle des débats mouvementés de l’Assemblée nationale, où le gouvernement fait l’objet d’une motion de censure sur son budget de la Sécurité sociale, la chambre haute continue d’examiner un autre texte budgétaire, le budget de l’État. Même si tous les débats pourraient s’arrêter si le gouvernement tombe.
Soutien de l’exécutif, le Sénat et sa majorité de droite et du centre ont ainsi adopté une mesure sensible en réduisant l’AME de 200 millions d’euros, sur un total d’1,3 milliard, en augmentation de plus de 9% par rapport à 2024.
201 voix contre 126
La droite et les centristes ont voté pour, la gauche et le groupe macroniste s’y sont opposés, pour un total de 201 voix contre 126. « Cette proposition est une première réponse pour juguler une dépense qui ne cesse de croître chaque année », a salué la sénatrice LR Marie-Do Aeschlimann. Sur le fond, le Sénat n’a pas procédé à la réduction du périmètre de soins éligibles à l’AME, une demande tenace de la droite et du RN.
Le dispositif voté par les sénateurs se borne à modifier la prise en charge de prestations « non-urgentes », qui seraient désormais conditionnées à un « accord préalable » systématique de l’Assurance maladie. Mais la droite et les centristes ont appelé à aller plus loin dans les prochaines semaines.
La ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq a rendu un avis favorable à cette évolution, tout en appelant à ne pas « perdre de vue les besoins sanitaires du pays ». « Le budget de l’AME doit participer, comme tous les autres budgets, à l’effort national de rationalisation des dépenses », a-t-elle expliqué.
Le Premier ministre Michel Barnier avait annoncé ces derniers jours qu’il engagerait « dès l’an prochain » une réforme de l’AME, en réduisant « sensiblement » le « panier de soins » pris en charge.
L’opposition de la gauche
La gauche s’est vivement opposée à cette mesure. « En détricotant l’AME, vous portez atteinte aux valeurs des soignants et vous portez atteinte à la valeur fraternité du pays. Tout ceci avec une seule conséquence politique : nourrir les discours du RN et donc le renforcer », s’est indigné le socialiste Bernard Jomier.
En 2024, l’enveloppe de l’AME prévue par l’État représentait environ 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS). Selon une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), 51% des personnes éligibles bénéficient de l’AME.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.