L’Union européenne souhaite négocier avec l’Égypte et le Maroc des partenariats similaires à celui qu’elle vient de conclure avec la Tunisie, portant notamment sur la lutte contre l’immigration irrégulière, a-t-on indiqué lundi de source européenne.
L’UE et la Tunisie ont signé dimanche à Tunis un protocole d’accord pour un « partenariat stratégique complet », qui concerne aussi le développement économique du pays et les énergies renouvelables.
Sur le volet migratoire, il prévoit une aide européenne de 105 millions d’euros destinée à empêcher les départs de bateaux de migrants vers l’UE depuis les côtes tunisiennes et lutter contre les passeurs. Mais aussi de faciliter les retours dans ce pays de Tunisiens qui sont en situation irrégulière dans l’UE, ainsi que les retours depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine de migrants d’Afrique subsaharienne.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dit souhaiter que ce partenariat soit un modèle pour de futurs accords avec les pays de la région. L’Égypte et le Maroc sont deux pays qui pourraient être concernés, a indiqué un haut responsable européen s’exprimant sous couvert de l’anonymat, soulignant les bénéfices de ce type de partenariat pour les deux côtés de la Méditerranée.
Mais cet accord avec Tunis a aussi suscité des critiques en raison du traitement des migrants d’Afrique sub-saharienne par les autorités de ce pays du Maghreb. Des centaines de migrants ont été arrêtés en Tunisie puis « déportés », selon les ONG, vers des zones inhospitalières aux frontières avec Algérie et Libye. Des femmes et des enfants sont abandonnés en plein désert sans eau, ni nourriture ni abri, selon des témoignages recueillis au téléphone par l’AFP et des vidéos envoyées à des ONG en Tunisie.
Il ne s’agit « pas de signer un chèque » aux autorités tunisiennes
Il ne s’agit « pas de signer un chèque » aux autorités tunisiennes, a souligné le responsable européen, indiquant que l’accord prévoyait une série de contrats avec différents acteurs, notamment le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les Migration (OIM).
Le protocole d’accord conclu dimanche entre l’UE et la Tunisie, en présence d’Ursula von der Leyen, du Président Kais Saied, mais aussi des chefs de gouvernement italien Giorgia Meloni et néerlandais Mark Rutte, devra être approuvé par l’ensemble des États membres de l’UE.
Si des pays européens comme l’Italie souhaitaient pouvoir renvoyer en Tunisie des migrants ayant simplement transité par ce pays, Tunis a clairement fait savoir qu’il ne voulait « pas être un pays d’installation de migrants en situation irrégulière ». L’accord ne porte donc que sur le renvoi de ressortissants tunisiens se trouvant en situation irrégulière dans l’UE.
Le protocole signé prévoit de consacrer 15 millions d’euros – sur les 105 millions – au retour « volontaire » de quelque 6000 migrants d’Afrique sub-saharienne depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine. Par ailleurs, l’UE compte livrer aux autorités côtières tunisiennes huit bateaux pour les opérations de recherche et sauvetage et des drones.
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