Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en déplacement vendredi sur le littoral français où plus de 70 migrants ont péri en 2024 en tentant de traverser la Manche, s’est dit prêt à un « bras de fer » avec Londres sur l’immigration.
« Il faut une nouvelle relation avec les Britanniques. Le Brexit a changé la donne. Seule la conclusion d’un accord global entre le Royaume-Uni et l’UE peut réellement faire évoluer la situation », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à la Voix du Nord publié vendredi.
« Si je dois engager un bras de fer, je le ferai », a averti le ministre. « La France ne peut assumer seule la question. Le Royaume-Uni doit prendre toute sa part, nos partenaires européens aussi. Il n’est pas question d’acheter notre silence avec des livres anglaises. Je veux que les dommages causés, les efforts que nous faisons, puissent être pris en compte à leur juste mesure ».
Une voie d’immigration et une voie de réadmission
« Il faudra à terme une voie légale (d’immigration, NDLR) vers la Grande-Bretagne et une voie de réadmission pas seulement en France mais aussi vers les pays frontaliers, a ajouté M. Retailleau.
Mais pas question pour lui de remettre en cause les accords du Touquet entre Londres et Paris, qui depuis 2004 fixent les contrôles des personnes en partance vers le Royaume-Uni sur le sol français : rompre avec ces accords « serait le meilleur moyen de reconstituer la jungle (de Calais, NDLR) et d’emboliser le trafic transmanche », a-t-il estimé.
Au moins 72 personnes sont mortes depuis le début de l’année en tentant de rallier l’Angleterre par la mer depuis le littoral français, selon un décompte de la préfecture du Pas-de-Calais, ce qui fait déjà de 2024 l’année la plus meurtrière depuis l’apparition du phénomène des « small boats » dans la Manche en 2018.
M. Retailleau dit ne pas pouvoir se « satisfaire de voir les morts s’ajouter aux morts ». Pour éviter d’augmenter encore « les trafics et l’appel d’air », le ministre ne souhaite pas améliorer les conditions d’accueil des migrants sur le littoral.
« Seule la fermeté peut régler les choses. La vraie générosité, c’est d’empêcher les gens de se noyer », a-t-il lancé.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.