Après une longue enquête, la police italienne accuse 21 membres des ONG Save The Children, Médecins sans frontières et Jugend Rettet, d’avoir communiqué avec des passeurs libyens pour secourir des bateaux de migrants.
C’est un rapport de 651 pages qui a été réalisé par les autorités italiennes, à la suite de 3 années d’enquête approfondie sur les liens existant entre les ONG de sauvetage en mer et les passeurs libyens.
Révélé par Le Temps, le document accuse les trois ONG européennes, Save The Children via le bateau Vos Hestia, Médecins sans frontières via le Vos Prudence et Jugend Rettet via le Iuventa, d’avoir établi des contacts avec les passeurs.
Ceux-ci les avertissent des départs de bateaux chargés de migrants et ils vont ensuite convenir de points de rendez-vous pour recueillir les hommes, femmes ou enfants entassés dans ces embarcations, et être donc les premiers sur les lieux.
Migrants
651 pages dénoncent des complicités entre ONG et passeurs=proximité entre ds organisations de sauvetage et ls trafiquants qui les avertissent ds départs d’embarcations remplies de migrants pour que certaines ONG soient les 1eres sur place#trafic
https://t.co/78fkwuWFT0— Valérie Boyer (@valerieboyer13) March 16, 2021
Les trois ONG sont ainsi accusées d’avoir « contourné le système de secours mis en place par les autorités italiennes » en communiquant avec des trafiquants d’êtres humains, et concernent des faits datant de 2017, où 12 opérations de sauvetage avaient été effectuées entre mai et octobre.
Des vidéos et une infiltration au coeur de l’enquête
L’enquête s’est basée en premier lieu sur une saisie de photos, vidéos et écoutes téléphoniques effectuées en octobre 2017 sur le bateau Vos Hestia. Une vidéo montre ainsi des trafiquants informant des membres de Save the Children qu’un bateau de 500 clandestins est sur le point d’arriver des côtes libyennes. Plus tard, on voit effectivement les migrants à bord, dirigés par un homme décrit comme l’organisateur, mais qui disparaîtra ensuite pendant l’accostage dans un port italien.
Selon le quotidien suisse Le Temps, un groupe Whatsapp intitulé Humanitarian SAR (pour « Search and Rescue ») servait à échanger les coordonnés GPS.
Pour les besoins de l’enquête, un policier a aussi infiltré une équipe de sauvetage.
Au total, ce sont 21 membres des équipages qui sont mis en cause, de nationalités italienne, française, allemande, belge, britannique. Ils encourent entre 4 mois et 20 ans de prison.
Dans un communiqué, Médecins sans frontières rejette ces accusations, soutenant que les autorités italiennes « allongent la liste des nombreuses tentatives de criminalisation du sauvetage en mer ».
L’ONG revendique aussi avoir « sauvé plus de 81 000 vies en mer en vertu du droit maritime et en coordination avec les garde-côtes italiens et d’autres autorités compétentes ».
En mars 2020, l’Organisation internationale pour les migrations avait informé que 20 000 migrants étaient morts en Méditerranée depuis 2014.
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