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Cévennes : incendie arrêté avec la technique ancestrale du contre-feu

juillet 10, 2022 10:57, Last Updated: juillet 10, 2022 11:32
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Allumer un feu pour éteindre un incendie : l’idée peut sembler contre-intuitive, mais cette technique ancestrale du feu tactique, ou contre-feu, utilisée par les pompiers du Gard face au méga-feu des Cévennes, a pourtant prouvé son efficacité, permettant de sauver un hameau.

« Il faut toujours avoir un briquet sur soi, ça peut sauver la vie, nous expliquait les anciens » : pour le commandant Jérôme Jallet, spécialiste des feux tactiques chez les sapeurs-pompiers, ce précepte reste d’actualité. A condition d’être bien manié.

« Cette pratique, elle était un peu utilisée n’importe comment, il n’y avait pas de formation, et il y a eu des incidents, pour ne pas dire des accidents », expliquait-il vendredi 8 juillet à l’AFP, depuis le centre de commandement de Bessèges, où les pompiers ont installé leur camp de base contre l’incendie parti jeudi du hameau de Bordezac.

Une technique codifiée 

Depuis une loi de modernisation de la sécurité civile de 2004, cette technique est désormais codifiée et permet par exemple aux commandants des opérations de secours de porter le feu sur une parcelle, même sans en être propriétaire, en dérogation du code forestier en vigueur jusque là.

Et la formation au feu tactique se fait précisément dans le Gard. « C’est ici que tous les cadres feux tactiques de France sont formés », a insisté le commandant Jallet.

Le principe est simple : brûler préventivement un secteur, pour priver l’incendie de combustible quand il va arriver sur une zone à risque, une zone d’habitation notamment. Ou brûler un secteur inaccessible, pour mieux pouvoir atteindre l’incendie lui-même.

« Le but, c’est que le feu principal qui, lui, se propage, arrive dans une zone déjà brûlée par le feu secondaire et ralentisse, et qu’on puisse mieux arrêter sa progression », expliquait à l’AFPTV, dans la nuit de jeudi à vendredi, le lieutenant-colonel Jacques Pagès, chef de secteur des sapeurs-pompiers du Gard, en contrôlant justement une opération de contre-feu.

Non utilisable dans la nature sans zone d’appui

Mais attention, « on ne peut pas allumer comme ça dans la nature, sans avoir une zone d’appui, sur laquelle on est certain que le feu ne va pas avancer », a averti le commandant Jallet : « Ça peut être une piste par exemple, une route, une voie de chemin de fer, peu importe ».

Concrètement, « un feu tactique, c’est un binôme, c’est à dire deux bonhommes, un avec une torche et l’autre avec une lance à eau, pour maîtriser et ne pas se faire déborder », a poursuivi le pompier : « Car en amenant le feu, on apporte un danger supplémentaire. (…) Ça demande une expertise ! »

« Mais surtout, on n’allume pas tout le temps » : « Parfois, avec les conditions de vent, d’hydrométrie, de température, on décidera de ne pas allumer. La plus grosse qualité, c’est de savoir renoncer », selon le commandant Jallet.

Pour Olivier Martin, maire de Gagnières, c’est bien cette technique qui les a préservés du pire durant la nuit : « Le village a été sauvé grâce à ces quatre soldats du feu » qui ont allumé rapidement un contre-feu alors qu’ils revenaient d’une autre mission.

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