Quelque 50.000 personnes ont été sommées d’évacuer samedi au nord de San Francisco, en Californie, où les autorités redoutaient que les vents violents attendus dans la soirée n’attisent encore l’incendie qui fait rage depuis plusieurs jours dans cette zone.
Le « Kincade Fire » dévore la région viticole du comté de Sonoma près de San Francisco depuis mercredi soir. Plus de 2.000 pompiers, appuyés par une vingtaine de bombardiers d’eau et une centaine de camions de pompiers, tentaient de circonscrire ce feu samedi.
Il s’étendait samedi matin sur environ 10.300 hectares et n’était contenu qu’à 10%. Il a détruit au moins 49 bâtiments, selon les dernières annonces du Cal Fire, le service des pompiers californien, et en menace quelque 23.500 autres.
50 000 d’habitants évacués
« Nous annonçons l’évacuation d’environ 50.000 personnes », a déclaré le shérif du comté de Sonoma, Mark Essick, lors d’une conférence de presse samedi matin. Les autorités ont demandé aux personnes concernées d’évacuer immédiatement, et d’être parties pour 16H00 heure locale de cette zone.
La zone sera en alerte rouge à partir de samedi soir jusqu’à lundi matin du fait de vents violents, qui rendent les conditions météo extrêmement propices à la propagation rapide des incendies, ont prévenu les services météorologiques, qui parlent d’un événement climatique « potentiellement extrême et historique ».
« Cet épisode semble être le plus fort de cette année et depuis (une série de feux en octobre) 2017″, précisent-ils. Les vents ne devraient, selon les météorologues, décroître que dimanche dans l’après-midi.
Le gouverneur de l’Etat, Gavin Newsom, a appelé sur Twitter les habitants à suivre les instructions des autorités locales. Il s’était rendu sur le terrain la veille et avait assuré à des journalistes avoir vu ce qui ressemblait « à une zone de guerre ».
Le fournisseur d’électricité PG&E a de son côté annoncé prévoir de couper préventivement le courant à 940.000 foyers à partir de samedi après-midi, dans 36 comtés de cette région, en raison des prévisions annonçant un « temps sec, chaud et venteux », un « événement climatique qui pourrait être le plus puissant en Californie depuis des décennies ». La mesure concernera ainsi plus de 2 millions de personnes, selon les médias locaux.
Les autorités locales n’ont pas encore déterminé l’origine du sinistre, mais PG&E a fait état d’un incident sur l’une de ses lignes près du point d’origine du « Kincade Fire », seulement sept minutes avant le départ des flammes, relevaient jeudi soir des médias locaux.
Les pompiers californiens faisaient dans le même temps face à plusieurs autres incendies. A des centaines de kilomètres plus au sud, un autre brasier, nommé Tick Fire, était contenu à 25% et s’étendait sur plus de 1.800 hectares, selon les pompiers samedi matin.
Le feu, qui s’était déclaré jeudi après-midi, menaçait près de 10.000 bâtiments dans cette zone située au nord de Los Angeles.
La plupart des ordres d’évacuations qui avaient été émis dans cette zone, à quelques exceptions près, ont été levés samedi matin, ont annoncé les services du shérif de Los Angeles. Ils touchaient jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Les épisodes de vents violents
Mais avec des rafales à 40 km/h par endroit et des taux d’humidité de l’air toujours bas samedi, les conditions restaient réunies pour favoriser la propagation des feux, ont prévenu les services météorologiques.
Toutes les écoles de la région avaient fermé leurs portes vendredi, ainsi qu’une autoroute très fréquentée. L’état d’urgence a été déclaré pour le comté de Los Angeles, permettant de débloquer des fonds.
La saison des incendies fait régulièrement des ravages en Californie, mais leur fréquence s’est sensiblement accéléré ces dernières années. Début novembre 2018, le « Camp Fire » avait détruit la petite ville de Paradise, dans le nord de l’Etat, faisant 86 morts et plusieurs dizaines de milliers de déplacés.
Par ailleurs, d’importants incendies se sont également déclarés en Basse-Californie, au Mexique, notamment dans la région de Tecate, frontalière avec les Etats-Unis. Selon un premier bilan vendredi soir, ils ont déjà fait trois morts et détruit plus de 150 maisons.
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