Depuis vendredi 15 juillet en Gironde, plusieurs pare-feux ont été réalisés par l’ONF afin d’empêcher les flammes d’atteindre le département voisin des Landes. À cet effet, un pare-feu de 5 km de long a été mis en place près de La Teste-de-Buch.
C’est un chantier hors normes. Afin d’empêcher la propagation de l’incendie qui a déjà détruit 7000 hectares près de la Teste-de-Buch et 13.600 à Landiras, les équipes de l’ONF (l’Office national des forêts) en lien avec l’association DFCI (Défense des forêts contre l’incendie) et sous les directives des pompiers, ont travaillé pendant 5 jours à l’élaboration d’un pare-feu de 5 km de long.
Grâce à ce pare-feu, qui permet de créer un couloir de protection entre l’océan et le lac de Cazaux, il devrait être impossible pour les flammes de passer le département voisin des Landes. En effet, pour ce faire, de nombreux arbres ont été abattus et évacués de la zone. Des bulldozers ont ensuite nettoyé le secteur pour obtenir une bande de 100 à 250 mètres de large de sable blanc, sans végétation.
Ne reste à la fin qu’une longue bande de sable incombustible servant aux pompiers de zone d’appui. « C’est notre ligne de défense ultime si le feu devait repartir vers le Sud. On considère qu’on doit l’arrêter là, quoiqu’il arrive. C’est le scénario du pire », souligne le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse.
L’outil a déjà fait ses preuves dans la région et permet régulièrement aux pompiers d’intervenir rapidement. « Des pare-feux, il y a en partout dans le Sud-Ouest, souvent en limite de parcelles, dans les forêts domaniales, communales et même privées. On a un très gros réseau mais en l’occurrence, ce pare-feu là est colossal, quatre à cinq fois plus large » que les pare-feux habituels, précise Fabrice Sin, directeur de l’Agence Etude et Travaux de l’ONF Centre Ouest Aquitaine.
Il s’agit du deuxième couloir de cette même zone, le premier se trouvant à « quelques centaines » de mètres du brasier, selon les pompiers. Une troisième zone tampon est également en cours de création plus au nord avec des tranchées « de 50 à 80 mètres de large » pour préserver les axes routiers et les habitations du Bassin d’Arcachon.
D’autres cordons sont aussi en voie de création tout autour du feu de Landiras, le second à frapper actuellement la Gironde, à 40 km au sud de Bordeaux, pour circonscrire un périmètre de 60 km2. « Il y en a pour des semaines, c’est gigantesque », ajoute encore le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse.
Habitués à travailler avec les pompiers et l’ONF, quelque 150 bénévoles de Défense des forêts contre les incendies en Aquitaine (DFCI) sont à l’œuvre sur ce même secteur et coordonne l’action des forestiers.
Des saignées qui « déchirent » le cœur de son président Bruno Lafon. « Mais il faut savoir sacrifier pour sauver le reste ».
Pour venir en aide aux soldats du feu, la DFCI a lancé un appel à la mobilisation aux chasseurs et agriculteurs du département.
Un message entendu par Lucas Massignani, 22 ans, qui a fait une heure trente de route avec son tracteur pour parcourir une quarantaine de km depuis Landerrouet-sur-Ségur dans l’Entre-deux-Mers.
Depuis vendredi, il ne compte plus les tonnes d’eau déversées pour arroser le sol brûlé. « Si on a besoin de nous, on continuera », assure-t-il.
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