L’enquête ouverte sur les causes de l « incident grave », début avril, d’un Boeing 777 d’Air France en phase d’atterrissage à l’aéroport parisien de Roissy pointe vers une responsabilité des pilotes, selon un point diffusé mercredi par l’autorité française chargée des enquêtes dans l’aviation.
A l’approche de l’aéroport parisien le 4 avril, l’équipage du vol AF011 New York-Paris avait effectué une remise de gaz alors qu’il s’apprêtait à se poser. L’avion, avec à son bord 177 passagers et 15 membres d’équipage, avait finalement atterri sans encombre après une seconde approche.
« L’avion a fait à peut près n’importe quoi »
« On a remis les gaz donc, problème de commandes de vol, l’avion a fait à peu près n’importe quoi », avait expliqué le pilote à la tour de contrôle, selon des extraits audio mis en ligne sur internet.
L’analyse des boîtes noires contenant l’enregistrement des données du vol et des conversations dans le cockpit semble écarter tout problème technique.
« Aucune alarme de dysfonctionnement n’a été déclenchée (…) Aucune anomalie n’a été constatée sur l’avion », affirme le BEA.
Toute l’action s’est déroulée en moins d’une minute, détaille-t-il. Alors qu’il se trouvait à 340 mètres d’altitude, une perception différente de la situation entre le commandant de bord et le copilote les a poussés à interrompre la descente et à remettre les gaz.
Cela ne semblait pas justifié car « jusqu’à la remise des gaz, la trajectoire est restée dans les critères de stabilisation de l’exploitant », selon le BEA.
Un angle de remontée trop important, une désynchronisation des commandes de tangage
L’ « assiette », c’est-à-dire l’angle de remontée, a ensuite été trop importante pour ce type de manœuvre, estime-t-il. Cela a entraîné une désynchronisation des commandes de tangage « en raison d’efforts opposés » : « Le commandant de bord maintient la commande de tangage légèrement à piquer pendant que le copilote applique à plusieurs reprises des actions plus marquées à cabrer. »
Sollicitée par l’AFP, Air France a affirmé qu’elle continuait « d’apporter sa pleine collaboration à l’enquête ». La compagnie « rappelle que la procédure de remise de gaz est définie par les constructeurs aéronautiques et Air France comme une procédure normale, qui va dans le sens de la sécurité ».
« Les équipages sont formés et régulièrement entraînés à ces procédures pratiquées par l’ensemble des compagnies aériennes », ajoute-t-elle, rappelant « que la sécurité des vols, de ses clients et de ses équipages est un impératif absolu ».
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