Commandant du corps militaire des marins-pompiers de Marseille, l’amiral Charles-Henri Garié a fermement condamné les vols et les dégradations du matériel de son bataillon après la victoire de l’Algérie en demi-finale de la CAN.
Témoins privilégiés des incidents ayant émaillé la qualification de l’équipe de football algérienne, le Bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM) a décidé de déposer plainte après que plusieurs véhicules de secours et d’assistance aux victimes ont fait l’objet de déprédations.
« Rien ne peut justifier l’agression d’un marin-pompier ou la dégradation de matériel opérationnel. Une liesse collective ne doit pas se transformer en drame humain suite à un geste irréfléchi ou un comportement inadapté. Dans l’intérêt collectif, le bataillon en appelle à une prise de conscience individuelle », ont dénoncé les marins-pompiers dans un communiqué.
Interrogé par les journalistes de 20 minutes, l’amiral Charles-Henri Garié – commandant des marins-pompiers de Marseille – a déploré que ses hommes aient été entravés dans l’exercice de leur mission dans la nuit du 14 au 15 juillet.
« Ce dimanche, quatre de nos véhicules en intervention – deux ambulances, un camion échelle et un fourgon – se sont retrouvés dans la foule, autour du Vieux-Port et dans le 3e arrondissement. Et dans la joie idiote, plusieurs personnes ont attrapé les véhicules, qui n’étaient pas dans les mêmes secteurs, et les ont secoués. Une ambulance et un camion échelle ont eu les vitres brisées. Une radio a été volée, certains ont piqué la lance pour s’amuser avec l’eau. Et il y avait des victimes à l’intérieur. Imaginez dans quel état de traumatisme elles étaient. Je trouve ça absolument scandaleux. »
« La liesse collective ne justifie pas l’agression d’un marin-pompier »
Une agression suffisamment rare pour être soulignée et à laquelle les membres du BMPM ne s’attendaient pas. « Les marins-pompiers de Marseille ne subissent peu ou pas de caillassages. Quand c’est le cas, ils sont commis par les victimes elles-mêmes, compte tenu de leur état psychologique ou si elles sont sous drogue par exemple. Même pendant l’Euro 2016, où des violences avaient éclaté à Marseille, personne n’avait attaqué les marins-pompiers », poursuit le commandant Garié.
« D’où notre surprise, hier, d’avoir été pris à partie dans cette espèce d’hystérie collective. C’est la première fois. La liesse collective ne justifie pas l’agression d’un marin-pompier, qui est là pour Marseille et au service des Marseillais. Qu’une bande d’ânes, sous prétexte d’un match de foot, s’en prenne aux marins-pompiers et leur matériel, les secoue, c’est inadmissible ! », ajoute-t-il.
« Nous allons porter plainte, comme nous le faisons chaque fois que nous sommes victimes de dégradations ou d’agressions. Et j’espère que les caméras de vidéosurveillance permettront de retrouver rapidement les auteurs », affirme encore l’amiral.
Et l’officier de mettre en garde les supporteurs algériens qui seraient tentés de provoquer de nouveaux troubles à l’occasion de la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) programmée dans la soirée du 19 juillet : « C’est un appel à la raison que je veux lancer ici, et un appel au civisme, même si on se doute bien qu’il s’agit d’une petite partie de la population qui commet ce genre d’actes. »
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