Les pèlerins indiens ont commencé à affluer par milliers mercredi, en dépit de la pandémie de Covid-19, sur les rives du Gange à la veille de Kumbh Mela, importante fête hindoue qui attire des millions de visiteurs plusieurs semaines durant.
« Nous attendons ici entre 800.000 et un million de personnes pour la seule journée de jeudi », a déclaré Siddharth Chakrapani, un des organisateurs du pèlerinage à Haridwar, dans l’Etat de l’Uttarakhand (nord), qui dure sept semaines.
« La pandémie est un peu un souci, mais nous prenons toutes les précautions », a-t-il assuré, alors que l’Inde est officiellement le deuxième pays le plus contaminé au monde par le coronavirus, qui y a fait plus de 150.000 morts.
« Je suis sûr que Maa Ganga veillera à leur sécurité », veut-il croire, en référence au fleuve Gange, où se baigner est un acte sacré pour les fidèles hindous.
Sur ses rives, un flux constant de visiteurs, nombreux à ne pas porter de masque, peinaient à respecter une certaine distanciation physique. Des familles tentaient de se faire une place pour y déposer leurs affaires, avant de se relayer pour se baigner dans les eaux froides du fleuve.
Les dieux et les démons se sont fait la guerre
Selon la mythologie hindoue, les dieux et les démons se sont fait la guerre pour une cruche sacrée, la Kumbh, qui contenait un élixir d’immortalité. Quelques gouttes s’en échappèrent en quatre lieux différents qui, de nos jours, accueillent ces festivités en alternance.
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— ABC Mundial (@ABCMundial) January 13, 2021
Le dernier pèlerinage, qui a eu lieu à Prayagraj, l’ancienne Allahabad au sud de l’Uttarakhand, en 2019, avait accueilli 55 millions de personnes en 48 jours.
A partir de jeudi, arriveront les sadhous, hommes saints aux corps dénudés, couverts de cendres, coiffés de dreadlocks, sur les bords du fleuve où ils s’installeront pour bénir les pèlerins venus prendre le bain.
« La plus grande vérité sur terre est la mort »
Mais cette année, en raison de la pandémie, les participants pourraient se montrer un peu moins nombreux, ce que regrette Sanjay Sharma, un pèlerin de 50 ans.
« L’Inde n’est pas comme l’Europe, en ce qui concerne l’immunité, nous sommes mieux lotis. C’est vraiment triste de constater que les gens ne viennent pas à Kumbh en aussi grand nombre qu’avant, de peur d’un simple éternuement ou d’une toux », dit-il, ajoutant: « la plus grande vérité sur terre est la mort. À quoi bon vivre dans la peur ? ».
Cette semaine, d’autres fêtes religieuses sont célébrées en Inde, notamment le Gangasagar à Calcutta, où les autorités attendent environ 15.000 personnes et à Madurai, dans l’État du Tamil Nadu (sud), pour les festivités de Jallikattu, lors desquelles des taureaux sont lâchés parmi la foule.
Bien que les experts mettent en garde contre le risque d’une troisième vague épidémique, la vie reprend progressivement son cours dans le deuxième pays le plus peuplé du monde.
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