Le Sénat, dominé par l’opposition de droite, a supprimé l’ « indemnité inflation » de 100 euros du gouvernement, mais Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a rappelé jeudi que la majorité présidentielle aura « le dernier mot » sur cette mesure phare du second projet de budget rectifié pour 2021.
La Haute assemblée a adopté par 145 voix pour, 30 voix contre et 168 abstentions, en première lecture, ce projet de loi de finances rectificative (PLFR) dit « de fin de gestion » ainsi modifié. L’Assemblée nationale pourra rétablir le texte du gouvernement dans la suite de la navette.
Pour « rassurer les Français », le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a ainsi rappelé le 18 novembre sur LCI que c’est l’Assemblée nationale, tenue par la majorité présidentielle, qui aura « le dernier mot ». Il a aussi dénoncé la manière dont le Sénat a supprimé la mesure, « en catimini, la nuit ».
Le groupe LR du Sénat a supprimé l’indemnité inflation de 100€ pour 38 millions de français.
Les trois groupes de gauche se sont abstenus…Cqfd.
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➡️ La majorité présidentielle rétablira cette disposition de soutien aux français.#PLFR https://t.co/t8hExhSIFa— Olivier Dussopt (@olivierdussopt) November 17, 2021
Annoncée par le Premier ministre en octobre, en réaction à l’envolée des prix des carburants, « l’indemnité inflation » s’élève à 100 euros et sera versée à 38 millions de Français, « salariés, indépendants, retraités, chômeurs, allocataires des minimas sociaux, étudiants boursiers, percevant moins de 2000 euros par mois », selon le gouvernement.
Une « mesure électoraliste »
Son coût pour les finances publiques est estimé à 3,8 milliards d’euros. « Nous avons fait un choix de méthode, c’est la simplicité et la rapidité », a affirmé le ministre chargé des Comptes publics Olivier Dussopt.
Pour le rapporteur général de la commission des Finances du Sénat Jean-François Husson (LR), cette « mesure électoraliste (…) cumule les inconvénients » : outre son coût « très élevé » pour l’État, des « effets de seuil massifs » et « d’importants effets d’aubaine imputables à son défaut de ciblage ».
Hausse de la prime d’activité et aux aides à la mobilité
En lieu et place, le Sénat a voté à main levée, avec les seules voix du groupe Les Républicains (LR), une majoration exceptionnelle de 150 euros de la prime d’activité, une allocation exceptionnelle de 150 euros pour les bénéficiaires de minima sociaux et de prestations sociales, ainsi qu’une dotation supplémentaire destinée aux aides à la mobilité versées au cas par cas aux chômeurs et jeunes en parcours d’insertion.
M. Husson a vanté un dispositif « mieux ciblé », avec un coût pour l’État ramené à 1,5 milliard d’euros.
« Si c’est moins coûteux, ça veut dire qu’il y a moins de Français qui le reçoivent », a rétorqué Gabriel Attal sur LCI. Le gouvernement a, lui, « pris une mesure massive ; on l’assume », a-t-il ajouté.
Le groupe centriste a choisi de s’abstenir, Vincent Capo-Canellas disant son « scepticisme » face à un dispositif qui « laisse beaucoup de trous dans la raquette », travailleurs indépendants et retraités notamment.
Abstention aussi à gauche
Pour marquer, selon Rémi Féraud (PS), que les deux dispositifs, celui du gouvernement comme celui du rapporteur, « sont insatisfaisants mais qu’on peut continuer encore à chercher ensemble de meilleures solutions ».
« Tout le monde y va de son cadeau de Noël », a lancé Sophie Taillé-Polian pour le groupe écologiste, quand pour Pascal Savoldelli (CRCE à majorité communiste), « c’est la distribution des miettes ».
Le projet de loi de finances rectificative transcrit les nouvelles prévisions économiques de sortie de crise, avec un déficit public ramené à 8,2% du PIB et une dette publique de 115,3% du PIB fin 2021.
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