ASIE / PACIFIQUE

INDONÉSIE – un orang-outan criblé de balles, quatre suspects arrêtés

février 19, 2018 15:26, Last Updated: avril 30, 2021 15:12
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Quatre hommes soupçonnés d’avoir tué un orang-outan retrouvé mort criblé de 130 balles de fusil à air comprimé au début du mois sur l’île de Bornéo ont été arrêtés et placés en détention provisoire, a annoncé lundi la police indonésienne.

Les suspects, qui exploitent des plantations agricoles, ont reconnu avoir tué le singe mâle, expliquant qu’il ruinait leurs cultures dans une plantation de palmiers à huile et d’ananas sur l’île de Kalimantan, nom de la partie indonésienne de l’île de Bornéo, partagée aussi par la Malaisie et Brunei, selon la police.

« Ils voulaient le faire partir mais en agissant ainsi ils ont tué l’orang-outan », a déclaré à l’AFP le chef de la police du distric de Kutai, Teddy Ristiawan.

Appréhendés la semaine dernière, les suspects vont être inculpés du meurtre d’une espèce protégée, risquant une peine allant jusqu’à cinq ans de prison et une amende allant jusqu’à environ 6.000 euros, selon la même source.

Un cinquième suspect, âgé de 13 ans, a également été interpellé mais il a ensuite relâché car mineur, a encore dit M. Ristiawan.

L’orang-outan, qui présentait aussi des traces d’attaque à la machette, avait été découvert par des villageois dans le district de Kutai, il y a environ deux semaines.

Cette affaire est intervenue peu après après l’arrestation par la police de Kalimantan de deux Indonésiens soupçonnés d’avoir jeté dans une rivière le corps d’un orang-outan qu’ils avaient décapité après lui avoir tiré dessus.

La déforestation, grande responsable du déclin des orangs-outans

La population d’orangs-outans de Bornéo a diminué de moitié depuis 1999, avec la disparition de près de 150.000 singes, un phénomène largement dû à la déforestation, ont estimé jeudi des chercheurs.

La chasse illégale des orangs-outans est également un facteur majeur de ce déclin, selon l’étude publiée dans le journal Current Biology. 

« Nos découvertes sont alarmantes », ont alerté les chercheurs, estimant que 148.500 orangs-outans sont morts sur cette île située en Asie du Sud-Est.

L’étude pointe du doigt la responsabilité de l’exploitation forestière pour le papier, l’huile de palme et l’exploitation minière.

« Les ressources naturelles sont exploitées à des taux élevées, insoutenables, à travers l’écosystème tropical, y compris à Bornéo », ont précisé les chercheurs.

« Le déclin de la densité de population a été plus sévère dans les endroits qui ont été déboisés ou transformés pour l’agriculture industrielle, car les orangs-outans ont du mal à vivre en dehors des zones forestières », a confié à l’AFP une des auteurs de l’étude, Maria Voigt, chercheuse à l’institut Max Planck en Allemagne.

« Le plus grand nombre d’orangs-outans qui ont disparu pendant la période de l’étude étaient dans des endroits qui sont restés boisés. Cela signifie que l’abattage joue un rôle majeur », a épinglé Mme Voigt, qui estime le nombre de ces primates encore vivants entre 70.000 et 100.000.

« L’homme de la forêt », orang-outan en malais, est un des plus grands singes d’Asie aux côtés de l’orang-outan de Sumatra. Ces deux espèces, en « danger critique », sont proches de l’extinction, rapportait, en 2016, l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Les chercheurs estiment, qu’à ce rythme, 45.000 orangs-outans de Bornéo supplémentaires auront disparu d’ici 35 ans.

I.M. avec AFP

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