Malgré l’annonce du gel des prix du gaz et de l’électricité (après les hausses historiques des tarifs réglementés), pour les plus précaires comme Christelle, dont la maison en Indre-et-Loire n’est pas isolée, la facture reste beaucoup trop élevée.
Il y a environ 3 ans, Christelle a acheté une petite maison à Veigné en Indre-et-Loire. Cependant, ce qui devait être un nouveau départ s’est vite transformé en enfer. En effet, une fois installée, elle a découvert que son domicile était insalubre : l’électricité n’est pas aux normes et surtout, la maison n’est absolument pas isolée, dans aucune des pièces. « J’ai des radiateurs électriques, mais comme il y a zéro isolation et que sur le toit c’est de la taule, il fait très froid l’hiver », a-t-elle déploré.
Christelle a donc trouvé refuge dans le petit atelier de 18 m2 qui jouxte sa maison, plus facile à chauffer. Cependant, lui aussi n’est pas isolé, et malgré la petite surface, « il me coûte une fortune en chauffage », a-t-elle expliqué. Une somme de 1200 euros chaque année, soit un mois de salaire pour Christelle. « Je chauffe pour rien. Je chauffe pour dehors. Je peux passer ma main sous la porte et comme ça a été mal fait, on ne peut pas enlever la porte pour la changer. Et quand il pleut l’eau remonte dans la maison », a-t-elle expliqué a France 3 Régions.
Aussi, depuis 3 ans, cette maman divorcée, qui travaille à mi-temps pour raisons de santé, a dû se résoudre à confier son chien à son ex-mari, craignant pour la santé de l’animal. Elle a également renoncé à avoir une vie sociale et même à accueillir son fils de 26 ans chez elle : « C’est compliqué de vivre dans 18m2. Je ne peux pas recevoir de famille, je ne peux pas recevoir d’amis. Je tiens le coup mais c’est compliqué », a indiqué Christelle.
Pour essayer de se sortir de cette situation, Christelle a fait appel à l’association Soliha (solidaires pour l’habitat) d’Indre-et-Loire, qui aide les personnes les plus précaires à vivre décemment dans leur logement. Bertrand Lehoux, un technicien en habitat insalubre, s’est ainsi rendu chez elle pour dresser un diagnostic et lui proposer une solution. Le but est, dans un premier temps, de rendre le rez-de-chaussée habitable.
« Tous les murs périphériques seront isolés ainsi que la surface du plancher haut », a expliqué Bertrand Lehoux, qui estime à 66.000 euros le coût des travaux dont 60% proviendront d’aides. « On constate que bien souvent, il y a une méconnaissance des aides financières », a déploré de son côté Amélie Desgourdes, la directrice de Soliah. « Il y en a tellement que le particulier ne se retrouve pas dans les aides. Le mieux, c’est donc vraiment de faire appel à une association pour avoir un conseil neutre et non commercial », a-t-elle précisé.
Désormais, pour Christelle, les travaux vont bientôt débuter. Et en attendant qu’ils soient terminés, elle ira vivre chez ses parents. Après « trois ans de froid, de pleurs et d’angoisse, je vais enfin pouvoir tourner la page définitivement et arrêter de souffrir », a-t-elle déclaré, en larmes. « J’ai tenu le coup pour mon fils, parce que je vous jure sur ma tête, si mon fils n’était pas là, je ne serais plus là non plus. Ce que j’ai vécu, je ne le souhaite pas à mon pire ennemi », a-t-elle témoigné.
D’après la Fondation Abbé Pierre, 4,8 millions de foyers seraient des passoires thermiques en France. Pourtant, dans le même temps, les tarifs du gaz ont grimpé de 60% en un an. Et la nouvelle hausse de 12,6% prévue en octobre, qui devrait être la dernière jusqu’au printemps 2022, après que Jean Castex a annoncé le gel des prix, n’arrangera pas la situation des foyers en difficulté.
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