Les poids lourds de la distribution sont attendus jeudi à Bercy avec pour objectif de juguler la hausse des prix alimentaires, proche de 15%, le patron d’Intermarché Thierry Cotillard ayant déjà prévu de demander plus d’efforts aux industriels
« L’idée de la réunion de tout à l’heure, c’est de voir si on met en place quelque chose d’un peu plus contraignant » pour l’agro-alimentaire, a déclaré le président de la société Les Mousquetaires (Intermarché, Netto, Bricomarché) sur France Info, souhaitant « que les industriels se remettent à la table des négociations ».
Répercuter la baisse sur les prix en rayon
La réunion du jour ne se fera qu’avec les distributeurs. Une seconde réunion avec les industriels est prévue « dans un second temps », à une date qui reste à définir, indiquait Bercy la semaine dernière. Constatant que le coût de certaines matières premières baisse depuis quelques mois, sans que cela se traduise nécessairement dans les prix en supermarché, l’exécutif veut pousser distributeurs et industriels à rouvrir des négociations commerciales.
« On voit que le marché se retourne, j’ai des chiffres très précis : on a le beurre qui est à -60%, on a le fret maritime qui est à -80% donc on aimerait pouvoir répercuter (cette baisse) » sur les prix en rayon, a expliqué M. Cotillard. Le courrier que les distributeurs ont envoyé aux industriels pour « obtenir des baisses de tarifs » est resté lettre morte, s’est-il désolé.
Rendez-vous annuel destiné à fixer les conditions tarifaires dans lesquelles les distributeurs achètent à leurs fournisseurs les produits qu’ils proposent en supermarché, les dernières négociations commerciales se sont achevées au 1er mars et ont abouti à une hausse moyenne d’environ 10% des prix payés par les supermarchés à leurs fournisseurs industriels.
Menaces de sanctions
Si les industriels refusent de rouvrir ces négociations, la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire a menacé de les sanctionner via « des mesures fiscales », lors d’un débat à l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire veut discuter avec les distributeurs et l’industrie agro-alimentaire de la possibilité de prolonger au-delà de juin les baisses de prix sur certains produits dans les supermarchés.
Interrogé sur ce trimestre anti-inflation, Thierry Cotillard a déclaré que sa prolongation serait conditionnée à la « participation des industriels à l’effort pour baisser les prix », même s’il a annoncé que l’opération allait se poursuivre sur certains produits. L’inflation alimentaire risque de connaître « un pic à 17% » fin juin : « soit on est en capacité d’obtenir des industriels des baisses de leurs tarifs (…) soit il ne se passe rien et l’inflation reste à 17% », a alerté M. Cotillard.
? Inflation ➡️ “Ça va continuer” à augmenter. “Le pic est à fin juin, on l’estime à 17%”, dit Thierry Cotillard. “Soit on est en capacité à obtenir des industriels des baisses de leurs tarifs, et on pourra les répercuter, soit il ne se passe rien et l’inflation restera à 17%.” pic.twitter.com/qggzaju9w1
— franceinfo (@franceinfo) May 11, 2023
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