Le président Emmanuel Macron a promis mardi lors d’un déplacement dans le Pas-de-Calais un « fonds de soutien » de 50 millions d’euros aux collectivités du département, dévastées par plusieurs jours de pluies, de crues et d’inondations et dont les habitants, épuisés, redoutent une nouvelle montée des eaux.
Un autre « fonds exceptionnel de soutien » pour les agriculteurs, y compris ceux de Bretagne et Normandie touchés par les tempêtes, sera également lancé. Le président a aussi annoncé depuis un gymnase de Saint-Omer le classement de 244 communes en catastrophe naturelle, 214 dans le Pas-de-Calais, « une trentaine dans le Nord ».
Selon le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, 5000 habitations ont été touchées par ces inondations « exceptionnelles » et « 1400 personnes évacuées » depuis le 6 novembre. Le bilan reste de « quatre blessés légers ».
« Beaucoup d’habitants sont à bout »
Le chef de l’État doit se rendre dans une exploitation agricole de Saint-Omer, puis à Blendecques, commune particulièrement affectée par les inondations des derniers jours. « Nous attendons un réconfort des sinistrés », a déclaré à l’AFP Jean-Christophe Castelain, adjoint au maire de Blendecques. « Les gens sont très inquiets, énervés », a-t-il ajouté. « On n’annonce rien de bon pour les jours qui viennent, beaucoup d’habitants sont à bout ». L’eau est montée à plus d’un mètre dans cette commune, où 32 rues et 862 maisons ont été touchées. Certains habitants ont pu regagner leurs logements « mais une cinquantaine de personnes sinistrées a encore dormi dans notre salle d’hébergement », a-t-il ajouté.
« M. Macron, c’est bien, il se déplace, il vient voir. Mais il faut agir », lance Corinne Baroux, une habitante venue aider les sinistrés dans le gymnase mis à disposition. « Moi, ma priorité, c’est d’aider mes amis, d’aider les gens qui sont dépourvus, qui n’ont plus rien, ces enfants, qui sont là, qui attendent dans une salle », a-t-elle ajouté.
« Une remontée des niveaux » possible
Aux environs de Saint-Omer, où l’eau atteint « encore plus d’un mètre dans certaines maisons », la Croix-Rouge a décidé de réinstaller des centres d’hébergement, selon Fabienne Berquier, présidente de l’association dans le Pas-de-Calais. Le chef de l’État est accompagné des ministres de l’Agriculture, Marc Fesneau, de la Transition écologique, Christophe Béchu, et aux PME, Olivia Grégoire. Son épouse Brigitte Macron est présente.
Le Pas-de-Calais, qui a déjà subi la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record le 7 novembre et des précipitations intenses jeudi et vendredi, a été placé mardi en vigilance orange pluie-inondation jusqu’à 1hH00 par Météo-France pour et en vigilance jaune pour vent et vagues-submersion.
Les sept rivières du département surveillées par Vigicrues sont en vigilance orange crues : la Liane, la Lys amont, la Lawe-Clarence, la Canche, la Lys plaine, la Hem et l’Aa. « Les pluies de ce mardi pourraient provoquer une remontée des niveaux », a prévenu l’organisme de prévision.
Un appel « urgent » pour « des dons de nourriture » et « des bénévoles »
Sur décision de la préfecture, les établissements scolaires de 279 communes du département, soit 388 établissements, resteront fermés mardi comme la veille. La CCI des Hauts-de-France a mis en place un guichet unique pour apporter « des premières solutions aux entreprises impactées face aux dégâts matériels, aux pertes d’exploitation et à l’épuisement ».
Les Restos du Cœur ont fait un appel « urgent » pour « des dons de nourriture » et « des bénévoles » afin de distribuer les vêtements, couvertures et nourritures récoltés. « Les gens demandent ‘‘on peut continuer à vivre ici ou pas ?’’ la réponse est oui », a assuré le président de la Région Xavier Bertrand lors de cette visite présidentielle.
Outre les quatre blessés légers, une sexagénaire a été retrouvée morte samedi à Bailleul (Nord) dans sa voiture accidentée dans un fossé inondé, sans lien certain avec les intempérie, selon le parquet de Dunkerque.
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