Deux ex-maires de Lamalou-les-Bains dans l’Hérault ont été condamnés le 27 mai à un an de prison avec sursis pour « homicides » et « blessures involontaires » par le tribunal correctionnel de Béziers, huit ans après des inondations qui avaient fait quatre morts dans cette station thermale.
Les deux ex-édiles, Marcel Roques âgé de 73 ans, maire centriste de 1983 à mars 2014, et son successeur Philippe Tailland, 73 ans également, en poste au moment du drame, ont aussi été définitivement interdits d’exercer un emploi dans la fonction publique. Ils devront verser chacun plus de 10.000 euros aux parties civiles.
Dans la nuit du 17 au 18 septembre 2014, des « précipitations tout à fait exceptionnelles » survenues lors d’un « épisode cévenol » avaient entraîné une violente crue de la rivière le Bitoulet, un affluent de l’Orb, selon le jugement.
« Le 17 septembre 2014, à partir de 22h30 environ, le Bitoulet débordait de son lit et dévastait plusieurs quartiers de la commune, ainsi que le camping municipal » de cette station thermale des Cévennes méridionales, à 35 kilomètres au nord de Béziers et 80 kilomètres de Montpellier.
4 personnes décédées et 11 blessés
Les corps d’un couple, ainsi que d’une femme et de sa fille qui séjournaient au camping avaient été retrouvés « parmi un amas de débris divers ».
Onze autres personnes, également résidentes du camping, avaient été blessées dans ces intempéries, qui ont aussi causé de nombreux dégâts matériels.
La présidente Nadège Larochette a expliqué la condamnation de Marcel Roques pour ne pas avoir fait établir « un plan de sauvegarde » et ne pas avoir « respecté la formation des personnels prévue par les textes », et celle de Philippe Tailland pour « ne pas avoir fait évacuer le camping ».
Une situation « inédite » et « exceptionnelle »
Dans ses réquisitions, le vice-procureur David Durant avait réclamé le 1er avril deux ans avec sursis contre Marcel Roques et 18 mois avec sursis contre Philippe Tailland.
« À ce drame, il ne faut pas ajouter une injustice », ni chercher un « bouc émissaire », avait plaidé l’avocat de Marcel Roques, Me Frédéric Simon, expliquant qu’une condamnation de son client reviendrait à lui faire « porter le fantôme des victimes ».
Plaidant également la relaxe, les défenseurs de Philippe Tailland avaient regretté qu’on lui reproche d’avoir « mal réagi » face à une situation, selon eux, « inédite » et « exceptionnelle ».
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