Inondations en Espagne : les secours craignent toujours de découvrir de nouvelles victimes

Par Epoch Times avec AFP
4 novembre 2024 12:34 Mis à jour: 4 novembre 2024 12:34

Les opérations de recherche ont repris lundi en Espagne, six jours après les terribles inondations qui ont fait au moins 217 morts, les autorités craignant la découverte de nouvelles victimes, notamment dans le parking d’un centre commercial de la banlieue de Valence.

Au lendemain d’une journée chaotique, durant laquelle une foule en colère a accueilli par des insultes et des jets de boue la visite du Premier ministre Pedro Sánchez et du roi d’Espagne Felipe VI dans l’une des localités les plus touchées, la priorité reste la localisation des disparus et l’identification des corps.

Selon un dernier bilan, au moins 217 personnes ont péri dans ces inondations : 213 dans la seule région de Valence, trois en Castille-la-Manche, où le corps sans vie d’une septuagénaire a été découvert dimanche à douze kilomètres du lieu de sa disparition, et une en Andalousie. « Le ministre de l’Intérieur avance le chiffre de 1900 » disparus, selon le média belge Rtl.be.

Les autorités ne cessent cependant de répéter que le nombre final de victimes pourrait être plus lourd, alors qu’un nombre non précisé d’habitants manquent encore à l’appel et que de nombreux parking sous-terrains, totalement inondés, n’ont pas encore été totalement inspectés.

De nombreuses zones restent à explorer

Le ministre des Transports Oscar Puente a expliqué dimanche que les secours avaient exploré en priorité « les zones plus accessibles » situées « en surface » mais qu’« il reste encore des rez-de-chaussée inondés, des sous-sols et des parkings » où pourraient se trouver « des personnes décédées ».

Les autorités sont particulièrement préoccupées par la situation du parking souterrain de Bonaire, centre commercial d’Aldaia, une commune de 31.000 habitants de la banlieue de Valence. D’une capacité de 5700 places, dont près de la moitié en sous-sol, ce dernier est totalement inondé.

Des images diffusées à la télévision et sur les réseaux sociaux montrent la rampe d’accès au souterrain remplie d’une eau boueuse, où flottent de nombreux débris. Les escalators situés à l’intérieur du centre commercial sont eux aussi totalement immergés.

« Le centre commercial est dévasté dans sa partie supérieure. Et en bas, c’est une terrible inconnue. Nous ne sommes pas sûrs de ce que nous allons trouver », a déclaré le maire d’Aldaia, Guillermo Lujan, sur la télévision publique TVE. « Nous voulons être prudents » mais « cela peut être terrible ».

Ces derniers jours, les effectifs de l’Unité militaire d’Urgence (UME), qui interviennent lors de catastrophes naturelles, ont installé de nombreuses pompes pour commencer à évacuer l’eau. Des plongeurs ont réussi à pénétrer dans le souterrain, sans repérer de corps pour l’instant.

Dans les localités les plus touchées par les inondations, la colère et la détresse prédominent encore, six jours après la tragédie. De nombreuses rues restent obstruées par des piles de voitures, de boue et de déchets, et des foyers privés de téléphone ou d’électricité.

Une équipe de pompiers de la ville de Bilbao a tenté à plusieurs reprises de venir au secours des habitants de Valence, en vain. Sur une vidéo postée sur X, ils dénoncent cette situation. Ils ont été empêchés, à trois reprises, « pour des raisons politiques ou organisationnelles » qu’ils ignorent.

« Je suis née ici, et j’ai tout perdu », a confié à l’AFP Teresa Gisbert, une habitante de Sedavi, autre localité sinistrée de la banlieue de Valence. Dans sa maison, une ligne sombre d’un mètre d’eau boue est visible, là où l’eau a pénétré. « Ils nous ont dit ‘‘alerte pluie’’ mais ils auraient dû nous parler d’‘‘inondation’’ », déplore cette femme de 62 ans.

Dimanche, ce sentiment d’impuissance s’est transformé en flot de colère lorsque le roi Felipe VI et la reine Letizia se sont rendus avec Pedro Sánchez et le président conservateur de la région de Valence Carlos Mazón à Paiporta, commune considérée comme l’épicentre de la tragédie.

« Assassins ! Assassins ! », ont hurlé des habitants excédés. Certaines personnes ont jeté de la boue et divers objets sur le cortège, alors que fusaient les insultes à l’encontre du Premier ministre et de M. Mazón, rapidement évacués par les services de sécurité.

Dans une tension extrême, les souverains ont reçu de la boue sur le visage et leurs vêtements, un épisode sans doute sans précédent dans l’histoire de la monarchie espagnole. Visiblement émus, mais impassibles, ils sont restés une heure pour parler aux résidents avant de repartir.

Le ministre des Transports Oscar Puente a reconnu à la télévision que ce déplacement n’avait peut-être pas été organisé au meilleur moment, admettant « une possible erreur ».

Les pluies déferlantes semblent se tourner désormais sur Barcelone où un épisode pluvieux avec inondation est en cours.

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.