Insécurité : « Il faut abandonner la culture de l’excuse, la victimisation, et agir avec fermeté » – Le Jarl
Yovan Delourme, plus connu sous le pseudonyme du « Jarl » – un titre qui désigne un chef de guerre en langue scandinave – travaille dans le monde de la nuit depuis une trentaine d’années. Il a notamment co-dirigé la discothèque le 1988 Live Club à Rennes.
Il publie le livre Ça va mal finir (éditions Nimrod), un ouvrage dans lequel il revient sur son parcours singulier et dresse un état des lieux sans concession de la situation sécuritaire en France, rapportant de nombreuses anecdotes qui illustrent « le plongeon de notre société vers l’ultraviolence ».
Des violences de plus en plus fréquentes et de plus en plus graves
Régulièrement confronté à des agressions d’une extrême violence aux abords de son établissement, mais également à l’expansion du trafic de drogue, le Jarl souligne que la situation sécuritaire s’est passablement détériorée ces dernières années.
« Cette situation, je l’ai vue se dégrader au fil du temps ; je n’ai pas fermé les yeux comme beaucoup d’autres qui ont longtemps préféré, et parfois préfèrent encore, rester dans le confort douillet du déni et de la bien-pensance », écrit-il.
Si les bagarres ont existé de tout temps, le Jarl remarque pourtant que le degré de violence a considérablement changé : « Aujourd’hui, le type qui est KO, il faut le finir, le tuer ! On lui saute sur la tête à pieds joints, on le détruit physiquement en se fichant bien de ce qu’il peut devenir. »
Il insiste également sur la multiplication des attaques au couteau et précise qu’il récolte chaque mois une centaine de lames « de toutes tailles et de tous modèles » sur ses clients, ainsi que des matraques ou des armes par destination plus exotiques comme des clés à molette.
Une justice débordée qui fait le jeu des multirécidivistes
Pour le Jarl, « cette extrême violence, ces pertes de repères, ce dégoût de l’autorité, cette envie de bafouer toutes les règles, cette détestation de notre pays et de ceux qui le représentent » proviennent notamment du laxisme de la justice et de l’absence de sanctions suffisamment dissuasives à l’égard des fauteurs de troubles, qui jouissent d’un sentiment d’impunité qui les encourage à récidiver et à faire toujours plus de victimes.
« Comme les prisons sont pleines et les parquets surchargés, ils nous les laissent tous dehors », explique-t-il.
« Dans notre société d’aujourd’hui, les coupables sont de plus en plus nombreux, et les châtiments de moins en moins sévères – au nom du respect des droits humains. Il ne faudrait pourtant pas oublier que ce sont les victimes qui doivent être respectées, protégées et défendues », poursuit le Jarl.
Un État fort avec les faibles et faible avec les forts
Selon lui, il est temps d’abandonner « la culture de l’excuse et la victimisation » qui prévalent depuis des années et de faire preuve de fermeté à l’égard de tous « ceux qui vivent hors des règles de la société et dont le comportement gangrène la vie des gens plus paisibles ».
« Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui pensent et disent que l’État est fort avec les faibles et faible avec les forts. Il est temps, grand temps, s’il veut retrouver la confiance du peuple, que cet État fasse vivre un enfer à ceux que l’on considère comme les “forts”. »
« Lorsque les pompiers se font caillasser, que la police se retrouve prise au piège dans des guet-apens, quand les agents municipaux doivent même fournir leurs pièces d’identités dans certains quartiers pour y pénétrer, le territoire de l’État a disparu, ajoute le co-directeur du 1988 Live Club. Si, dans ces endroits, les porteurs de ces uniformes […] sont considérés comme des ennemis par leurs habitants, il s’ouvre alors des zones de non-droit, livrées aux règles des barbares. »
Le tabou de l’insécurité
« En réalité c’est toujours pareil, il y a une minorité qui se tient mal et il y a une majorité qui ne demande rien à personne, qui veut bosser. Ces gens-là ne cassent la gueule à personne dans la rue, ils travaillent. Il y en a quand même 99% qui sont fabuleux, par contre il y en a 1%… Ah, la vache ! Ceux-là, ils se tiennent mal, ils tabassent des gens, ils font du mal aux gens. D’ailleurs, si vous prenez la liste des dix personnes les plus recherchées en France, ça pique ! »
Parfois dépeint comme une figure d’extrême droite du fait de ses prises de positions sur l’insécurité et de ses méthodes musclées, le Jarl estime qu’il est désormais impossible d’évoquer la question de l’insécurité de manière apaisée : « Dès qu’on parle sécurité, on est d’extrême droite, c’est systématique aujourd’hui. Il n’y a plus de discours possible. »
« Les gens votent à droite parce qu’ils en ont marre, parce qu’ils ont l’impression que plus personne ne les aide à gauche. La gauche les a complètement oubliés, elle les a abandonnés. Pire, elle leur a craché dessus ! »
Et le Jarl de conclure : « Les Français ne sont pas racistes, ils veulent seulement vivre dans un endroit tranquille, sécurisé, et quand ils travaillent, ils veulent pouvoir bouffer. Le peuple français, c’est ça. »