Installés illégalement sur une commune de l’Essonne, les gens du voyage affirment être traités « comme des bêtes »

Par Paul Tourège
29 juillet 2020 16:11 Mis à jour: 29 juillet 2020 16:11

Une vingtaine de membres de la communauté des gens du voyage qui occupent le site d’un complexe sportif avec leurs caravanes de manière illicite déplorent la façon dont ils sont traités par les représentants de l’État.

Depuis le 12 juillet, une quinzaine de caravanes des gens du voyage occupent illégalement le stade Claude-Daragon de Pecqueuse, une commune de moins de 600 habitants située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Paris.

« Au début, ils ne voulaient pas trop qu’on reste, comme toujours », explique Sarah, âgée d’une trentaine d’années, dans les colonnes du Parisien.

Selon Sarah, les membres de sa communauté seraient même régulièrement victimes de mauvais traitements de la part des policiers.

« Ils nous traitent comme des fauves, comme des bêtes. Ils sont déjà venus avec des dépanneuses pour enlever nos caravanes. Parfois, ils nous empêchent de sortir des terrains. Ils nous séquestrent en fait », affirme la jeune femme.

Selon une autre femme de la communauté des gens du voyage dont la famille vit dans l’Essonne depuis « plus de 40 ans », l’installation sauvage des caravanes sur la commune de Pecqueuse n’aurait toutefois pas entraîné de réaction particulière cette fois-ci.

« La mairie ne vient jamais. On ne s’occupe pas de nous. Personne ne nous a donné de masques, par exemple », déplore-t-elle.

« On est ici pour vingt jours. On doit partir le 1er ou le 2 août. Ensuite, je ne sais pas encore où on ira… Là où on voudra bien de nous ! » précise-t-elle.

Deux nouvelles aires de grand passage prévues d’ici 2024

Deux aires de grand passage destinées à l’accueil des gens du voyage existent déjà dans l’Essonne. La première à Lisses, la seconde, inaugurée le 5 mai 2019, à Brétigny-sur-Orge.

Deux autres aires de grand passage de 150 places chacune doivent voir le jour dans le département d’ici 2024 dans le cadre du nouveau schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage signé avec Jean-Benoît Albertini, préfet de l’Essonne, en mai 2019.

Pour M. Albertini, l’ouverture de l’aire de Brétigny-sur-Orge l’année dernière a déjà permis de réduire le nombre d’installations sauvages de la part des gens du voyage dans le département.

« Je constate que depuis un an, les choses ont bougé un peu. Et elles donnent beaucoup de résultats, c’est pour cela que je souhaiterais que cela incite à reprendre le flambeau. La seule création de l’aire de grand passage sur Brétigny-sur-Orge, que nous avons inaugurée ensemble, a permis de réduire d’un quart le nombre d’installations illicites de groupes de plus de 50 caravanes sur tout le département », a expliqué le préfet le 1er juillet dernier, à l’occasion de son audition annuelle devant le conseil départemental de l’Essonne.

« Il n’y a jamais de places à Brétigny, c’est toujours les mêmes familles ! » assure pourtant Sarah, dont une partie de la famille habite toute l’année sur l’aire de Villebon-sur-Yvette.

Un site où les caravanes peuvent stationner légalement moyennant une contrepartie de « 3,70 euros par emplacement et par jour, plus l’électricité et l’eau ». Certains membres de la communauté des gens du voyage estiment pourtant qu’ils ne devraient pas avoir à payer pour s’installer sur un site « fait uniquement de ciment ».

Une femme installée sur le complexe sportif Claude-Daragon aspire pour sa part à la mise à disposition de « terrains familiaux, pour l’hiver ». Sarah voudrait « être en maison ». « On n’en aura jamais. Les sédentaires qui travaillent ont déjà du mal à en avoir une, alors nous », se lamente la jeune femme.

 

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