L’Allemagne continuait vendredi à rechercher des centaines de personnes dont elle est encore sans nouvelles après les inondations qui ont dévasté l’ouest du pays et fait près de 60 morts, du jamais-vu depuis la guerre.
« Je crains que nous ne voyions toute l’étendue de la catastrophe que dans les prochains jours », a prévenu jeudi soir la chancelière Angela Merkel depuis Washington, où elle effectue une visite.
« Les inondations de la mort » titre le quotidien Bild, le plus lu d’Allemagne après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur plusieurs régions, semant désolation et terreur chez les habitants surpris par les crues subites.
La Belgique, avec au moins 9 morts, le Luxembourg et les Pays-Bas, où plusieurs quartiers de Maastricht ont dû être évacués, ont également durement été touchés par les intempéries en Europe.
Sans nouvelles de 1.300 personnes en Allemagne
Mais c’est l’Allemagne qui paie le tribut le plus lourd avec 59 morts selon le dernier bilan.
Il est probablement appelé à grimper en raison du nombre personnes toujours portées disparues en Rhénanie du Nord-Westphalie et Rhénanie-Palatinat, les plus affectées.
Rien que dans cette dernière région, les autorités ont indiqué être toujours sans nouvelles de 1.300 personnes dans le canton le plus frappé, celui de Bad Neuenahr-Ahrweiler. Toutefois, une porte-parole citée par Bild a mis ce chiffre sur le compte des perturbations du réseau téléphonique qui empêche de pouvoir joindre de nombreux habitants.
« On doit craindre le pire »
Concrètement, « nous tablons encore sur 40, 50 ou 60 disparus et quand vous avez des personnes qui n’ont pas donné signe de vie depuis tant de temps (…) on doit craindre le pire », a déclaré son ministre de l’Intérieur Roger Lewentz à la chaîne de télévision SWR.
« En conséquence le nombre de victimes risque encore d’augmenter dans les prochains jours », a-t-il prévenu.
En outre il doit continuer à pleuvoir dans certaines régions de l’ouest du pays. Et le niveau du Rhin et de plusieurs de ses affluents monte dangereusement.
Le même spectacle de désolation
Près d’un millier de soldats ont été mobilisés pour aider aux opérations de secours et de déblaiement dans les villes et villages, qui tous offrent le même spectacle de désolation: rues et maison sous les eaux, voitures renversées, arbres arrachés.
De nombreux quartiers restaient en outre vendredi coupés du monde.
A Ahrweiler, plusieurs maisons se sont littéralement effondrées. Sous les décombres, la ville donne le sentiment d’avoir été victime d’un tsunami.
Euskirchen, un peu plus au nord, est probablement l’une des villes les plus sinistrées, avec au moins 20 morts dénombrés sur place. Le centre-ville, d’ordinaire coquet, ressemble à un champ de ruines, les façades de maisons littéralement arrachées par les crues.
Un barrage, menace de céder
Qui plus est, un barrage tout proche, menace de céder.
« D’où vient toute cette pluie ? C’est fou », s’émeut auprès de l’AFP Annemarie Mueller à Mayen, contemplant depuis son balcon son jardin inondé. Pendant la nuit, « ça faisait un tel bruit et vu la vitesse à laquelle ça descendait, on pensait que ça allait défoncer la porte ».
« C’est une catastrophe, une tragédie », a résumé Angela Merkel depuis Washington.
Les pluies diluviennes ont fait gonfler les rivières, arraché des arbres, inondé routes et maisons.
Au centre de la campagne électorale
Ces intempéries ont placé la question du réchauffement climatique au centre de la campagne électorale, qui bat son plein en Allemagne en vue du scrutin législatif du 26 septembre au terme duquel Angela Merkel quittera le pouvoir.
« Ces caprices météorologiques extrêmes sont les conséquences du changement climatique », a estimé le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, pour qui l’Allemagne doit « se préparer beaucoup mieux ».
Une atmosphère plus chaude retient en effet davantage d’eau et peut provoquer des précipitations d’extrême intensité. Celles-ci peuvent avoir des conséquences particulièrement dévastatrices dans les zones urbaines, avec des cours d’eau mal drainés et des constructions en zone inondable.
Les candidats rivalisent de promesses
Tous les candidats rivalisent de promesses. « Cela signifie que nous devons accélérer les mesures de protection du climat – au niveau européen, national et mondial », a clamé Armin Laschet, candidat du parti conservateur de Mme Merkel et favori pour lui succéder au vu des sondages.
Il a promis « une mobilisation nationale pour réparer les dégâts ».
Voisins des régions allemandes les plus touchées, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg sont également affectés.
En Belgique quatre personnes sont toujours portées disparues. L’armée a été déployée dans quatre des dix provinces du pays pour participer aux secours et notamment aux nombreuses évacuations. Des tentes ont été mises à disposition pour reloger des habitants de Spa, la ville thermale sous l’eau depuis mercredi.
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