Emmanuel Macron défendra « avec force » sa vision progressiste de l’Europe en début de semaine prochaine

2 mars 2019 10:31 Mis à jour: 11 juillet 2019 14:37

Emmanuel Macron va s’exprimer sur l’Europe au début de la semaine prochaine, pour ce qui sera « sa prise de parole la plus forte » sur ce thème depuis plus d’un an, a-t-on appris samedi dans l’entourage du président.

L’intervention du chef de l’Etat s’inscrira « dans la continuité du discours de la Sorbonne » à la rentrée 2017 selon un membre de son entourage. « Les choses sont encore en train d’être calées sur la forme », selon cette source, qui n’a pas confirmé des informations de presse selon lesquelles le chef de l’État publierait une tribune dans plusieurs quotidiens européens.

Une Europe à plusieurs vitesses centrées sur les décisions franco-allemandes

Emmanuel Macron assume l’idée d’une Europe « à plusieurs vitesses », avec des coopérations renforcées entre certains de ses membres. En signant ensuite, le 22 janvier dernier, un nouveau traité franco-allemand avec la chancelière Angela Merkel, M. Macron avait ainsi réaffirmé haut et fort sa volonté de faire converger les politiques française et allemande dans tous les domaines, de l’économie à la défense en passant par l’éducation, la recherche ou la politique étrangère.

Une étude allemande sortie récemment avait révélé que le passage à l’euro avait, en 20 ans, fait perdre plus de 56 000 euros de pouvoir d’achat aux Français alors que qu’il avait fait gagner à l’inverse 23 000 euros de pouvoir d’achat aux Allemands.

Quand à la « souveraineté européenne », l’administration Trump a «dégradé» en janvier le statut diplomatique de l’Union européenne au statut d’organisation internationale, lui déniant celui d’égale des États. Les deux présidents américain et français défendent d’ailleurs une vision politique diamétralement opposée avec des résultats économiques aussi différents.

Européennes : un duel entre les « progressistes » et les « nationalistes ».

Néanmoins depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron tente plus que jamais de résumer l’enjeu des Européennes à un duel entre les « progressistes » et les « nationalistes ». Pour contrer la « vague populiste », il avait même dramatisé l’enjeu européen fin octobre, en dressant un parallèle entre la période actuelle et celle de l’entre-deux-guerres.

« Je suis frappé par la ressemblance entre le moment que nous vivons et celui de l’entre-deux-guerres (…) On voit presque méthodiquement se réarticuler tout ce qui a rythmé la vie de l’Europe de l’après Première guerre mondiale à la crise de 1929 » avait déclaré le président français à Ouest-France le 31 octobre. Même si le nationalisme de Hitler auquel fait référence M. Macron, était un mouvement politique socialiste, un « nationalisme de gauche » et non un « nationalisme de droite » comme le sont les politiques de Viktor Orban ou Matteo Salvini désignées par le Chef de l’État. La stratégie ici était de renvoyer les ‘nationalistes’ dans le camp des obscurantistes et des extrémistes, pour imposer la « vision progressiste » comme seule politique possible pour la France et l’Europe.

Plusieurs personnalités politiques avait d’ailleurs critiqué cette vision manichéenne accusant le chef de l’État de suivre « une stratégie terriblement cynique consistant à dire “c’est moi ou le chaos” ».

Le programme plus large d’Emmanuel Macron aux Européennes : le progressisme

Emmanuel Macron revendique ouvertement son attachement et celui de La République en Marche au progressisme. On peut lire sur le site de LREM, les valeurs défendues par le parti: « Nous sommes plus de 400 000 rassemblés autour d’un socle de valeurs et d’un projet pour notre pays. Une chose est sûre, ce socle commun porte le sceau du progressisme » citant la Charte des valeurs de La République En Marche ! disant vouloir se battre « contre tous les conservatismes ».

Selon Laurent Fidès, agrégé de philosophie, ancien élève de l’École normale supérieure, l’idéologie progressiste est « multiculturaliste, échangiste, déconstructiviste, elle nous promet un monde sans frontières, sans différences, atomisé, peuplé d’entités négociables et remplaçables ». Pour Olivier Babeau, professeur d’économie à l’université de Bordeaux et président de l’Institut Sapiens le progressisme moderne « est fondé sur une vision manichéenne du monde : il y a d’un côté les gentils, les purs, et de l’autre les suppôts du Mal. » Le progressisme se base aussi sur un relativisme absolu (toutes les civilisations, les cultures et les œuvres se valent) et considère l’égalitarisme comme l’aboutissement unique de l’histoire morale humaine.

Selon les « propos fuités », la prise de parole du président français la semaine prochaine devra dire « comment on reconstruit un projet, comment reprendre le contrôle de l’Europe », notamment sur le thème « des migrations, du climat, des menaces extérieures ». Il faudra bien sûr lire entre les lignes.

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