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Intoxication mortelle agent SNCF: mise en examen d’un suspect

mai 12, 2023 17:40, Last Updated: mai 12, 2023 22:14
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Un suspect dans l’intoxication mortelle début avril à Saint-Étienne d’un cheminot, qui avait bu un liquide contenant de la cocaïne, a été mis en examen jeudi pour trafic de stupéfiants et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris vendredi auprès du parquet.

Originaire du Suriname, l’homme de 32 ans a été en outre placé sous le statut de témoin assisté pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « homicide involontaire » par un juge d’instruction, a précisé le procureur de la République de Saint-Etienne, David Charmatz. Le magistrat a ajouté qu’il allait « prochainement prendre des réquisitions » pour la mise en examen du trentenaire de ces deux chefs et faire appel de sa remise en liberté par le juge des libertés et de la détention (JLD).

Transport d’un sac « pour rendre service »

Interpellé mardi puis confronté aux enregistrements de la vidéo-surveillance, le suspect a reconnu lors de sa garde à vue avoir transporté un sac « pour rendre service » sans savoir ce qu’il contenait mais sans donner aucune précision sur la personne qui lui aurait confié le sac, ni sur celle à qui il aurait dû le remettre en gare de Lyon Part-Dieu, lieu prévu de livraison.

Âgée de 41 ans et père de deux enfants, la victime faisait partie d’un groupe de quatre agents SNCF qui avait décidé le 3 avril dernier de boire un liquide stocké dans un sac abandonné dans le hall de la gare de Châteaucreux, au lieu de le déposer parmi les objets trouvés. Le liquide toxique se trouvait dans l’un des deux emballages d’1,5 litre rangés dans le sac et étiquetés de la marque d’un producteur de punch.

Décédé un quart d’heure après l’avoir bu

Seul, servi dans un premier temps, l’agent d’escale était décédé un quart d’heure après avoir pris une gorgée du liquide composé de cocaïne et de Lévamisole, un vermifuge vétérinaire utilisé comme produit de coupe par les trafiquants de drogue. Cet antiparasitaire est inscrit sur la liste II des substances vénéneuses de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), selon le procureur Charmatz.

« Cette pratique date d’une dizaine d’années. Certains disent que ça augmenterait les effets, ce qui n’est pas du tout prouvé », a expliqué à l’AFP le Pr Pascal Kintz, toxicologue à l’Institut médico-légal de Strasbourg. D’« autres disent qu’il y a eu une pénurie de paracétamol et de caféine qui servaient traditionnellement à couper la cocaïne, ce qui fait qu’on a pris autre chose », a-t-il ajouté, soulignant que la pratique était déjà à l’origine de « plusieurs séries de décès ».

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