Des intrus masqués ont mis le feu à l’imprimerie du bureau d’Epoch Times de Hong Kong

Par Eva Fu
19 novembre 2019 22:39 Mis à jour: 22 novembre 2019 08:50

Quatre intrus masqués vêtus de noir ont mis le feu à l’imprimerie d’Epoch Times de Hong Kong aux premières heures du 19 novembre, marquant ainsi la quatrième attaque contre l’établissement depuis son ouverture il y a plus de dix ans. Cette attaque serait le dernier exemple des efforts déployés par le Parti communiste chinois (PCC) pour réduire au silence Epoch Times.

Une porte-parole de l’édition, Cheryl Ng, a fermement condamné l’incident, affirmant qu’il avait les caractéristiques des tactiques employées par le Parti communiste chinois (PCC), visant à intimider l’organe d’information pour l’empêcher de couvrir des sujets que le régime de Pékin juge sensibles.

Le journal Epoch Times est l’un des rares journaux indépendants de Hong Kong et est connu pour couvrir la politique interne des factions au sein du Parti, ainsi que la suppression des libertés par le régime chinois, tant au niveau national qu’international. Il assure également une large couverture indépendante du mouvement pro-démocratique en cours.

Vandalisme

La directrice de l’imprimerie a déclaré que l’incident s’était produit vers 3 h 40 dans les locaux de l’imprimerie située dans la zone de Tsuen Wan, alors que le personnel était sur le point d’envoyer les journaux nouvellement imprimés pour les stands.

Quelques instants après que le personnel de l’imprimerie eut ouvert la porte de l’usine, quatre hommes masqués y sont entrés et ont pointé des matraques en direction du personnel en criant : « Personne ne bouge ! »

Les caméras de surveillance de l’imprimerie montrent deux des hommes vêtus en noir et armés de matraques, dont l’un tient des journaux et l’autre transporte deux contenants remplis d’un liquide inflammable qu’il a versé sur le sol, les machines et les journaux de l’usine.

Les caméras de surveillance ont filmé quatre intrus masqués qui ont mis le feu à l’imprimerie du bureau d’Epoch Times de Hong Kong, le 19 novembre. (The Epoch Times)

L’autre homme vêtu de noir a ensuite allumé le feu avec un briquet. Les quatre hommes se sont immédiatement enfuis après le début de l’incendie. L’incident a duré environ deux minutes.

L’incendie a mis en marche le système de gicleurs, et un membre du personnel a utilisé un extincteur pour éteindre le feu. Le personnel a ensuite appelé la police et les pompiers, qui sont arrivés peu après. Le bureau de police de Tsuen Wan a ouvert une enquête.

Deux machines d’impression, quatre rouleaux de papier d’impression et plusieurs piles de journaux de l’usine ont été endommagés par l’incendie. Certains papiers ont également été endommagés par l’eau. L’usine est toujours en train d’évaluer la valeur de la perte causée par l’incendie.

La liberté de la presse attaquée

Cheryl Ng a condamné l’attaque, la qualifiant de « crime contre la liberté de la presse à Hong Kong ». Elle a ajouté qu’il y a de nombreuses raisons de croire que le PCC est derrière ce vandalisme.

« Le fait que deux de ces voyous soient vêtus de vêtements noirs semblables à ceux des manifestants, d’après nous, cela fait également partie des tactiques utilisées par le PCC, visant à monter les gens les uns contre les autres », a-t-elle ajouté.

Cheryl Ng a déclaré qu’Epoch Times a été pris pour cible en raison de ses reportages véridiques sur des questions liées à la Chine, y compris concernant les manifestations en cours à Hong Kong, qui sont devenues un mouvement de masse contre l’ingérence du PCC, et qui semble porter atteinte à l’autonomie de Hong Kong.

Guo Jun, directrice de l’édition Epoch Times de Hong Kong, a déclaré que le PCC essayait probablement de contrôler les manifestants. Au cours du mouvement en faveur de la démocratie, les manifestants ont accusé le régime de Pékin de former des triades locales pour l’assaut et l’intimidation des manifestants et des organisateurs, a-t-elle ajouté.

Guo Jun a déclaré que le personnel d’Epoch Times « répare d’urgence l’imprimerie » et que la publication pour le journal du lendemain ne devrait pas être affectée.

Alan Leong, ancien membre du Conseil législatif de la ville et président du Parti civique de Hong Kong, a appelé les « voyous maléfiques ou les gens derrière eux » à arrêter immédiatement leurs actions, sous peine de « devenir les ennemis public de Hong Kong ».

« Hong Kong n’est pas un endroit aussi barbare, c’est un endroit où les gens convainquent les autres avec la raison », avait-t-il déclaré à Epoch Times.

Alan Leong a crédité le journal pour sa couverture étendue des manifestations, affirmant qu’il « défend le quatrième pilier [la presse] » au milieu de l’escalade des tensions qui s’empare de la ville.

Epoch Times a donné une couverture honnête et complète des manifestations à Hong Kong, donnant aux habitants de Hong Kong et à ceux de la Chine continentale qui visitent la ville une chance de savoir ce qui se passe réellement.

La une de huit grands journaux de Hong Kong, le 12 novembre 2019. (Sarah Liang/The Epoch Times)

Par exemple, après que la police de Hong Kong eut assiégé le campus de l’université chinoise de Hong Kong, le 12 novembre, six journaux de Hong Kong ont publié en première page des annonces faisant écho à la rhétorique de Pékin qui critiquait les manifestants. Seuls Epoch Times et Apple Daily ont couvert cette escalade des tactiques policières en première page.

Incidents antérieurs

Cet incident survenu à Hong Kong n’est que le dernier exemple de la couverture véridique de longue date d’Epoch Times envers le PCC, qui a suscité l’hostilité de ce dernier.

Plus tôt cette année, le journal a été brusquement retiré des rayons des magasins 7-Eleven à travers la ville, malgré les mois restants dans le contrat de distribution. À l’époque, le directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières, Cédric Alviani, avait déclaré qu’il ne voyait pas d’autre raison que la pression des autorités chinoises pour ce retrait.

En septembre 2006, un technicien informatique de l’édition d’Epoch Times de Hong Kong a été kidnappé alors qu’il se trouvait dans la ville de Zhuhai, dans la province de Guangdong, au sud de la Chine, par des agents locaux de la sécurité nationale. Ils l’ont contraint à devenir agent spécial au service du Parti communiste chinois – comme condition de sa libération – avec pour mission de saboter l’édition d’Epoch Times de Hong Kong, a déclaré Cheryl Ng.

Cet incendie criminel est la quatrième attaque contre l’édition d’Epoch Times de Hong Kong.

En février 2006, des voyous sont entrés par effraction dans l’imprimerie et ont tenté de casser les machines d’impression. En octobre 2012, la porte de l’imprimerie a été endommagée. En décembre 2012, sept hommes portant plusieurs boîtes à outils sont apparus et ont commencé à tenter de percer la porte. Ils se sont enfuis après l’appel de la police.

Les enquêtes policières sur ces incidents n’ont donné lieu à aucune arrestation.

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