L’opposition s’en est pris jeudi au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, l’accusant de mentir et lui demandant de « s’expliquer », après ses propos concernant une « attaque » de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière en marge du cortège du 1er mai.
Mercredi soir, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait twitté : « Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital. On a agressé son personnel soignant. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger. Indéfectible soutien à nos forces de l’ordre: elles sont la fierté de la République ».
Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital.
On a agressé son personnel soignant. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger.
Indéfectible soutien à nos forces de l’ordre : elles sont la fierté de la République. pic.twitter.com/BjXYFw2XzR— Christophe Castaner (@CCastaner) 1 mai 2019
Une vidéo diffusée jeudi sur Facebook contredit la version, défendue notamment par Christophe Castaner, d’une « attaque » par des manifestants du service réanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
« Le ministre de l’Intérieur doit cesser de mettre de l’huile sur le feu et doit maintenant s’expliquer sur ses déclarations démenties par les faits », a écrit Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat sur Twitter.
« On peut arrêter de monter en épingle l’histoire de « l’attaque » de l’hôpital et revenir aux revendications sociales des mobilisations massives du premier mai ? @CCastaner doit répondre de ce mensonge ! », a aussi twitté Manon Aubry.
« S’il s’agit d’un mensonge délibéré dans le seul et unique but de disqualifier et salir une mobilisation sociale, le ministre de l’Intérieur doit être démis de ses fonctions sans délai », a aussi estimé Benoit Hamon (Génération.s), demandant que « le gouvernement produise les preuves de ce qu’il affirme ».
Castaner maintient sa version sur les évènements de la Pitié-Salpêtrière, alors qu’il a été prouvé qu’il mentait.
Il ose mentir après avoir fait nasser, gazer, frapper, mutiler et arrêter des milliers de manifestants et journalistes ces derniers mois.
Stop. #CastanerDemission
— Jean Hugon (@JeanHugon3) 2 mai 2019
« Le Gouvernement pris en flagrant délit de #FakeNews, assez de cette propagande ! @CCastaner a manipulé les faits pour discréditer ses opposants : il doit démissionner. Il y a suffisamment de violences à condamner pour ne pas en inventer », a jugé de son coté Nicolas Dupont-Aignan.
Pour la sénatrice EELV Esther Benbassa, « si @CCastaner s’appelait Pinocchio, on n’ose imaginer quelle longueur aurait son nez ».
Un médecin de la Pitié Salpêtrière fait littéralement exploser le discours du gouvernement : « il n’y a pas eu de débordement », « pas d’intrusion », « l’équipe n’est pas du tout choquée ». pic.twitter.com/QNgtwx1mbc
— Nantes Révoltée (@Nantes_Revoltee) 2 mai 2019
« Les détenteurs de la parole publique ne sont-ils pas tenus à plus de prudence et de sérieux dans leurs déclarations ? Ce gouvernement se discrédite chaque jour davantage » a estimé pour sa part Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et candidat sur la liste RN aux européennes.
Jeudi matin, Édouard Philippe a aussi dénoncé l’intrusion « totalement irresponsable » d’une trentaine de manifestants dans l’hôpital parisien, sans reprendre à son compte l’hypothèse d’une attaque.
Nous sommes sans doute en présence d’une nouvelle manipulation du Gouvernement plutôt que d’une attaque des manifestants contre la Pitié-Salpêtrière. Si cela se confirme, l’opposition unie devrait exiger la démission de #Castaner https://t.co/FdhKARpKjI
— François Couilbault (@FCOUILBAULT1) 2 mai 2019
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a été interpellée jeudi au Sénat par le président du groupe PS Patrick Kanner : « Faut-il suivre les conclusions de M. Castaner ou faut-il plutôt vous suivre, puisque vous avez été beaucoup plus prudente ? », a-t-il demandé.
« Il y a une enquête en cours (…) et je pense qu’il y a eu différents temps », a répondu la ministre. « C’est-à-dire un temps à l’entrée de l’hôpital, au niveau des grilles, puis un temps sur une passerelle qui menait à une réanimation, et donc je pense que l’enquête clarifiera les responsabilités, la volonté d’agression ou pas, en fonction de ces différents moments ».
D. S avec AFP
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