Pékin a accusé mercredi un amiral américain de volontairement « exagérer » la menace d’une invasion de Taïwan par l’armée chinoise afin de justifier l’augmentation des dépenses militaires américaines et la présence des Etats-Unis en Asie.
Le commandant des forces américaines en Asie-Pacifique, Philip Davidson, avait affirmé la veille que la Chine pourrait envahir l’île d’ici 2027.
« Je crains qu’ils ne soient en train d’accélérer leur projet de supplanter les Etats-Unis (…) d’ici 2050 », a déclaré M. Davidson, chef du commandement militaire indo-pacifique (Indopacom) devant une commission du Sénat américain.
« Il est clair que Taïwan fait partie de leurs ambitions et je pense que la menace est évidente dans la décennie qui vient, en fait au cours des six prochaines années. »
Taïwan compte 23 millions d’habitants. L’île est dirigée depuis 1945 par un régime (la « République de Chine ») qui s’y était réfugié après la victoire des communistes en Chine continentale en 1949 à l’issue de la guerre civile chinoise.
La « République populaire de Chine », basée à Pékin, considère ce territoire comme une de ses provinces. Elle menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d’indépendance sur l’île.
Une excuse pour augmenter leurs dépenses militaires
Interrogé mercredi par la presse sur les propos de l’amiral Davidson, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, l’a appelé à « abandonner sa mentalité de Guerre froide ».
« Certains aux États-Unis persistent à utiliser la question de Taïwan pour exagérer la menace militaire de la Chine. En réalité, les Etats-Unis cherchent une excuse pour augmenter leurs dépenses militaires, renforcer leur puissance militaire et s’ingérer dans les affaires régionales. »
Washington avait lâché Taipei en 1979 afin de reconnaître Pékin comme le seul représentant de la Chine. Mais il reste l’allié le plus puissant de l’île et continue de lui fournir des armes.
Le soutien américain restait « solide comme un roc »
Bousculant le statu quo, l’administration du président Donald Trump avait multiplié les contacts officiels avec les autorités taïwanaises et celle de Joe Biden a assuré récemment que le soutien américain restait « solide comme un roc ».
Selon Philip Davidson, la Chine menacerait même Guam, une île américaine du Pacifique, au motif qu’une vidéo promotionnelle de l’armée chinoise a montré l’an passé des pilotes attaquer une base militaire ressemblant à celle du territoire insulaire.
En conséquence, il a appelé les élus du Sénat à approuver l’installation sur Guam d’une batterie antimissiles et leur a également demandé de prévoir dans le budget militaire 2022 trois autres systèmes similaires destinés à l’Australie et au Japon.
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