Inveraray : un grand château dans l’ouest de l’Écosse

Dans cet épisode de "Plus grand que nature : l'architecture à travers les âges", nous visitons un splendide symbole de la culture écossaise

Par James Baresel
4 novembre 2024 16:53 Mis à jour: 4 novembre 2024 16:53

Les Écossais se souviennent depuis longtemps de 1746 comme de l’année où le gouvernement britannique a interdit les kilts, les tartans et les cornemuses en réponse à la rébellion jacobite (en grande partie écossaise) de 1745. Peu de gens savent qu’en 1746, le troisième duc d’Argyll, résolument loyaliste, a également lancé un projet architectural qui a permis à la culture écossaise d’être appréciée dans tout le royaume. Il s’agit du château d’Inveraray, construit dans le style gothique. À l’époque, il s’agissait d’une décision inhabituelle.

Depuis plus d’un demi-siècle, les grands projets architecturaux écossais étaient dominés par le classicisme. Le gothique n’était plus en vogue pour les constructions de grande envergure en Grande-Bretagne. La construction de la plus célèbre œuvre gothique du milieu du XVIIIe siècle, Strawberry Hill House, n’a commencé qu’en 1749.

Mais l’architecture gothique était étroitement liée à l’héritage d’Argyll. Comme ses ancêtres remontant au moins au XIIe siècle, il était le chef du clan Campbell. Son père avait été le 10e comte d’Argyll avant d’être élevé au rang de duc. Le château original d’Inveraray a été construit du vivant du premier comte (1433-1493) et est devenu le siège de la famille au milieu du XVIIe siècle.

Peu après avoir hérité de son duché en 1743, le troisième duc a envisagé de construire une nouvelle demeure à l’ouest du château en ruines.

Le projet de base était un projet assez unique élaboré pour le deuxième duc par John Vanbrugh (décédé en 1726). Vu de l’extérieur, le nouveau château d’Inveraray, un bâtiment rectangulaire avec des tours d’angle rondes, semble être à la hauteur de son nom. Sa structure interne, en revanche, est celle d’une maison de campagne du XVIIIe siècle. Selon la partie de la maison en question, l’esthétique intérieure varie du gothique au baroque en passant par le classique.

La construction d’une telle maison en 1746 a créé un précédent. La maison a contribué à lancer le renouveau gothique et l’amour de l’histoire et de la culture traditionnelle de l’Écosse, qui ont gagné en popularité dans la Grande-Bretagne victorienne.

Les fenêtres du mur extérieur du château d’Inveraray, les lucarnes à pignon au-dessus de l’étage supérieur et les fenêtres au-dessus des tours sont typiques des rénovations de l’époque de la Renaissance et complètent les toits coniques médiévaux. Le pont rappelle ceux qui étaient autrefois construits au-dessus des douves asséchées. (Julien.Scavini/CCBY-SA 4.0)
Inveraray abrite plus de 1300 armes, datant pour la plupart du XIVe au XVIIIe siècle. Dans la salle d’armes, les mousquets, les haches Lochaber et les hallebardes sont disposés de manière à ressembler, de loin, à des éventails pliables à la main. De plus près, on remarque que les intervalles entre les mousquets et les hallebardes alternés correspondent à l’aspect des grilles. (Julien.Scavini/CCBY-SA 4.0)
Décoré dans le style français de la fin du XVIIIe siècle, le salon du château d’Inveraray témoigne de la variété esthétique de l’intérieur. La peinture au-dessus de la cheminée représente une fille du cinquième duc d’Argyll du nom d’« Aurore ». Les grandes tapisseries qui couvrent une grande partie des murs ont été réalisées par la célèbre manufacture française de Beauvais. (Julien.Scavini/CCBY-SA 4.0)
Le portrait du quatrième duc d’Argyll par Thomas Gainsborough est la décoration la plus importante de la salle à manger d’apparat du château d’Inveraray. La tapisserie de Beauvais fait également son apparition comme revêtement des chaises. (Julien.Scavini/CCBY-SA 4.0)
Le salon est une grande salle décorée avec soin. Fonctionnant habituellement comme un hall d’entrée, sa taille était adaptée aux grandes réunions sociales. Au-dessus du canapé se trouve un portrait de Gainsborough du maréchal Henry Seymour-Conway, gendre du quatrième duc. (Julien.Scavini/CCBY-SA 4.0)
Bien que la cuisine soit naturellement plus simple et plus pratique que la plupart des pièces d’Inveraray, elle partage néanmoins des éléments de l’esthétique du château. Alors que les fenêtres correspondent parfaitement à celles des murs du château, les murs jaunes et les garnitures blanches de l’intérieur correspondent à ceux de la salle d’armes. (Julien.Scavini/CCBY-SA 4.0)
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