Une femme ayant manifesté publiquement son opposition à l’obligation de porter le voile islamique en Iran a été condamnée à un an de prison, a indiqué dimanche son avocat.
Vida Movahédi avait été arrêtée en octobre pour être apparue tête nue au sommet du dôme au centre de la place Enghelab (« Révolution » en persan) en agitant à bout de bras son voile et des ballons rouges, a indiqué Me Payam Dérafchane.
Poursuivie pour « incitation à la corruption et à la débauche », Mme Movahédi a été condamnée le 2 mars à un an de prison, a précisé l’avocat, confirmant une information de l’agence officielle iranienne Irna.
Cette mère d’une fille de deux ans, selon Me Dérafchane, avait déjà protesté seule fin décembre 2017, dans la rue Enghelab – une artère emblématique du centre de Téhéran – contre l’obligation faite aux femmes de se voiler dans l’espace public.
La jeune femme était alors devenue l’égérie d’un mouvement de contestation contre le port du voile, rapidement réprimé par les autorités.
Comme plusieurs dizaines de femmes ayant copié son geste, elle avait été arrêtée. Selon Me Dérafchane, elle avait ensuite été condamnée à une amende pour son geste.
Lors de son procès, Mme Movahédi a déclaré au juge qu’elle était « opposée au voile islamique obligatoire » et qu’elle avait souhaité exprimer son opinion sous la forme d’une « révolte civique », a indiqué son avocat.
Selon lui, le juge ayant prononcé le verdict du 2 mars à l’encontre de Mme Movahédi s’est dit prêt à lui accorder une libération anticipée à condition qu’elle en fasse la demande.
Mme Movahédi est susceptible par ailleurs de bénéficier d’une récente mesure d’amnistie, d’après Me Dérafchane.
Mais à cause d’obstacles administratifs, aucune de ces deux pistes n’a pu aboutir à sa libération, a-t-il dit.
« Plus d’un mois après le jugement, nous en sommes toujours au même point », déplore-t-il.
L’avocate Nasrin Sotoudeh, qui avait défendu plusieurs femmes arrêtées entre décembre 2017 et janvier 2018 pour avoir enlevé leur foulard en public comme Mme Movahédi, purge depuis juin 2018 une peine de prison de cinq ans pour des accusations d’espionnage, selon un de ses avocats.
D’après son mari, elle a été condamnée en mars à dix ans de prison supplémentaire « pour incitation à la débauche ».
Le code vestimentaire entré en vigueur en Iran après la Révolution islamique de 1979 impose aux femmes de sortir tête voilée et le corps couvert d’un vêtement ample.
D. S avec AFP
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