Ces derniers jours, les autorités iraniennes n’ont de cesse de mettre en garde contre un incident majeur. Lors d’un rassemblement de commandants de Gardiens de la révolution (pasdaran), le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, a déclaré : « En termes de vigilance et de préparation, la négligence est totalement proscrite et nous devons rester sur le qui-vive et être constamment vigilant. » Il a ajouté : « En termes d’outils et d’appareils, vous devez être équipés des matériels de dernière génération. Il doit y avoir une variété, au sol, dans l’air et dans l’espace, dans la mer, aux frontières et à l’intérieur du pays, partout. Nous avons besoin d’instruments pour le renseignement et les opérations, toutes sortes d’instruments. La diversité des instruments fait partie des choses auxquelles il faut prêter attention. Les médias sociaux sont aussi parmi les instruments. »
Les mollahs ont peur du mécontentement populaire
Nous pouvons l’affirmer avec certitude, Khamenei ne craint pas une guerre contre les États-Unis. Il a martelé à plusieurs reprises qu’il n’a cure d’une guerre et que les États-Unis s’abstiendront de s’engager dans une guerre en raison des élections à venir.
Cependant, ce que Khamenei craint le plus, c’est une explosion du mécontentement populaire. L’Iran est dans un état explosif. Une petite étincelle dans un village isolé peut rapidement se transformer en un incendie, puis en un brasier violent et incontrôlable. La belle preuve en est que les protestations contre les insuffisances économiques et sociales de nos jours se transforment rapidement en actions politiques suivies d’appels au renversement du régime.
Mostafa Tajzadeh, ancien ministre de l’Intérieur et analyste actuel, décrit la situation actuelle de la société comme « difficile » ou « anormale ». Le 8 octobre, le site Internet Arman News l’a cité en ces termes : « En raison de la mise en œuvre de certaines politiques, si nous ne voulons pas utiliser le terme « situation critique », nous devons au moins pouvoir reconnaître que nous sommes dans une situation très difficile. Les problèmes sociaux dans le pays peuvent s’amplifier. Par exemple, la question du village de Lordegan (centre-sud de l’Iran), dans le village de Chenar Mahmoudi, qui était un problème social, est devenue un problème politique. Une autre question que l’on peut mentionner est celle de savoir si les femmes doivent être autorisées à accéder aux stades. Les réactions à cette question ont également pris une allure politique. Pour revenir un peu plus en arrière, les troubles qui ont commencé fin décembre 2017 avaient le même caractère. Toutes ces questions indiquent que notre société n’est pas dans un état normal. »
La main basse des pasdaran et des institutions affiliées au Guide Suprême sur l’économie du pays leur a permis d’importer divers produits de base et d’en tirer des profits faramineux pouvant atteindre 30 milliards de dollars. Cet argent est principalement consacré aux aventures terroristes extraterritoriales du régime et au financement de groupes d’agents inféodés dans divers pays. Mais cela a massivement mis à mal la production intérieure, ce qui a entraîné la fermeture de nombreuses entreprises et, simultanément, l’élimination de la classe moyenne. Cela a créé une sorte d’économie parallèle ou souterraine qui a conduit à la destruction de l’économie iranienne.
L’effondrement de l’économie, les détournements de fonds astronomiques et la corruption institutionnalisée et endémique ont conduit à une situation où les deux tiers de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté dans ce pays pourtant riche.
Suite à l’accord nucléaire de 2015 encore connu sous le nom de JCPOA, la somme de 150 milliards de dollars a été versée au régime en plus des recettes pétrolières du pays qui sont estimées à deux millions de barils par jour. Mais la population a continué à s’appauvrir de jour en jour. Parallèlement, d’autres milices indirectes de différents types se sont développées en Syrie, en Irak, au Yémen, au Liban et ailleurs avec des armes sophistiquées massacrant des innocents, des femmes et des enfants.
Début 2018, les protestations contre les difficultés économiques et la pauvreté à Machad, dans le nord-est de l’Iran, se sont rapidement transformées en un soulèvement majeur qui s’est étendu à quelque 160 villes et villages à travers l’Iran, secouant les socles même du régime. Parmi les slogans populaires largement utilisés lors de ces manifestations, on peut citer « à bas le dictateur ».
Alamolhoda, proche associé de Khamenei et son représentant à Machad, a déclaré dans son sermon de prière du vendredi : « Regardez ce qu’ils disent contre nos responsables dévoués dans les médias sociaux et les réseaux satellitaires… L’animosité de notre ennemi est devenue plus forte et plus féroce au cours des 40 dernières années, surtout ces dernières années, nous entourant de six côtés et notre révolution s’est vue submergée par plusieurs nouveaux conflits. »
L’avertissement de Khamenei contre la tempête survient à un moment où la situation est très différente de celle du début de 2018. La situation du régime et de tous ses organes s’est extrêmement détériorée et affaiblie, même les éléments des pasdaran font défection en groupes. Parallèlement, les Unités de résistance de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), ennemis jurés du régime, se développent et se propagent rapidement dans tout le pays.
Les activités des Unités de résistance consistent notamment à incendier de grands portraits de Khamenei dans des lieux publics des grandes villes et villages, ce qui nuit à l’influence du dictateur. Dans le même temps, de grands portraits de Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, coalition de groupes et de personnalités de l’opposition, ont été exposés dans des lieux publics par les Unités de résistance.
L’apparition de portraits de Maryam Radjavi a réconforté les jeunes opprimés et les femmes en leur donnant espoir et courage pour s’opposer au régime. Leur motivation, combinée à la horde de chômeurs et de personnes affamées et aux Unités de résistance disséminées dans tout le pays, expliquent l’anxiété réelle du régime et les avertissements continus et désespérés de Khamenei concernant une explosion qui est en cours et qui est implacable.
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