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Irlande du Nord: des ex-soldats célèbrent les 50 ans de l’intervention britannique

août 17, 2019 20:55, Last Updated: août 17, 2019 21:00
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Plusieurs milliers de personnes, dont de nombreux anciens soldats, commémoraient samedi à Lisburn, au sud-ouest de Belfast, le 50e anniversaire de l’intervention britannique en Irlande du Nord, lors d’un rassemblement encadré par une forte présence policière.

« Nous avons perdu un nombre terrible de collègues à cause de meurtres terroristes et nous sommes ici pour commémorer, nous souvenir d’eux », a expliqué Ian Simpson, 56 ans et porte-parole de l’Association de vétérans d’Irlande du Nord, qui a organisé la célébration rythmée par des discours, une parade et un service religieux.

Un dispositif de sécurité a été mis en place pour l’occasion, avec de nombreux policiers et des chiens renifleurs, a constaté un journaliste de l’AFP.

C’est « une journée sombre (…) mais nous sommes aussi ici pour profiter d’être ensemble, comme camarades », a poursuivi Ian Simpson.

Il y a 50 ans, 300 soldats britanniques étaient déployés pour la première fois dans la province britannique d’Irlande du Nord, après trois jours d’émeutes dans le bastion catholique de Londonderry.

L’opération « Banner », initialement conçue comme une intervention limitée, durera 38 ans, devenant la plus longue opération de l’histoire de l’armée. Au plus fort de leur présence, près de 30.000 soldats britanniques seront déployés pour maintenir l’ordre.

L’Irlande du Nord a été déchirée pendant près de trois décennies par des violences appelées les « Troubles », opposant républicains nationalistes, majoritairement catholiques et partisans de la réunification de l’Irlande, aux loyalistes unionistes, surtout protestants, défenseurs du maintien dans la Couronne britannique.

« On les appelle les Troubles, mais c’était une guerre, une sale guerre parce qu’on combattait un ennemi qui se cachait », a dit le vétéran Christopher Perkin, 51 ans, qui retournait pour la première fois samedi dans la région où il a servi deux ans. « Ca fait 30 ans alors c’est très émouvant de revenir », a-t-il confié. « J’ai perdu deux amis et 18 ont été blessés pendant ma mission ».

Arlene Foster, cheffe du parti unioniste DUP et ancienne Première ministre nord-irlandaise, était également présente. « Je suis née en 1970 juste après le début de l’opération Banner et j’ai vécu avec. Mon père a été tué par balles durant l’opération, donc je penserai à lui aujourd’hui », a-t-elle déclaré. « Les personnes qui sont là aujourd’hui se sont interposées entre nous et l’anarchie durant les années 1970, 1980, 1990, et nous sommes reconnaissants », a-t-elle ajouté.

Pour nombre de Britanniques, les soldats sont des héros méconnus qui défendaient l’ordre public. Mais pour beaucoup d’Irlandais, l’armée a alimenté le conflit.

Près de 10% des 3.500 victimes des « Troubles », parfois des civils non armés, ont été tuées par l’armée et la police.

Le Royaume-Uni est profondément divisé quant aux suites judiciaires à donner aux crimes présumés des soldats, des partisans de l’armée s’opposant à la tenue de procès.

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