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Irlande: fin de campagne avant un scrutin risqué pour le Premier ministre

février 7, 2020 14:32, Last Updated: février 7, 2020 14:47
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A la veille de législatives risquées pour le Premier ministre sortant Leo Varadkar, les partis politiques irlandais mettent leurs dernières forces dans la bataille vendredi, dernier jour d’une campagne largement dominée par des problématiques locales plus que par le Brexit.

Le chef du gouvernement sortant et son principal adversaire, Micheál Martin, profitent des dernières heures de la campagne pour tenter de convaincre les indécis, respectivement à Ennis (ouest) et Cork (sud).

Le paysage politique irlandais, dominé par les deux grands partis de centre-droit – Fianna Fail et Fine Gael – qui gouvernent alternativement le pays depuis son indépendance il y a un siècle, a été bouleversé par l’irruption au premier plan du Sinn Fein.

Le logement, un des thèmes majeurs dans la campagne

Sensation de la campagne, l’ancienne branche politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) est arrivée en tête d’un sondage publié en début de semaine par l’Irish Times, avec 25% des intentions de vote.

Sa présidente Mary Lou McDonald veut un référendum sur l’unité de l’Irlande dans les cinq ans. Ses propositions en matière de logement, un des thèmes majeurs dans la campagne, trouvent un écho particulier auprès d’un électorat jeune et urbain.

Mais les chances de la voir accéder au pouvoir sont quasiment nulles. Son parti nationaliste de gauche ne présente que 42 candidats pour 160 sièges de députés à la chambre basse du Parlement irlandais, le Dail Eireann.

De plus, le Fine Gael du chef du gouvernement Leo Varadkar comme le Fianna Fail excluent toute alliance avec le parti nationaliste de gauche au passé sulfureux.

Leo Varadkar mauvaise posture

Le Premier ministre sortant Leo Varadkar, 41 ans, se trouve en mauvaise posture. Son parti, le Fine Gael, aux manettes depuis neuf ans, est placé en troisième position dans le même sondage, avec 20% des intentions de vote, devancé par le Fianna Fail (23%).

A la tête du gouvernement depuis plus de deux ans et demi, Leo Varadkar, a fait campagne en mettant en avant son rôle dans les négociations qui ont permis de trouver une solution évitant le retour à une frontière physique entre les deux Irlande dans l’accord de Brexit à l’issue duquel le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne le 31 janvier.

La question, une des plus épineuses pour trouver un accord de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, a fait resurgir le souvenir des trois décennies des « Troubles » dans la province britannique entre républicains (majoritairement catholiques) et unionistes (surtout protestants), qui ont fait 3.500 morts.

Cette stratégie était « un mauvais calcul » de la part de Leo Varadkar, estime Eoin o’Malley, professeur à la Dublin City University. « Le problème pour la plupart des gens c’est le temps qu’ils passent dans les transports pour aller travailler, qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter leur logement et qu’ils ont à peine les moyens de payer le loyer ».

La campagne a en effet tourné autour de thèmes comme le logement ou la santé, plus que sur le Brexit.

Le scrutin  commencé pour plus de 2.000 habitants

L’essentiel des électeurs irlandais votent samedi, de 07H00 à 22H00 GMT et locales. Le scrutin a cependant déjà commencé pour plus de 2.000 habitants des îles de l’ouest du pays. Une disposition historiquement destinée à éviter un retard dans le décompte des vote en cas de mauvais temps. Critiquée par les habitants de îles qui se plaignent d’avoir moins de temps pour faire leur choix, cette disposition est amenée à disparaître.

Samedi, un sondage sortie des urnes est attendu à 22H00 GMT, mais le décompte ne commencera que dimanche matin, et s’annonce long, notamment du fait du complexe mode de scrutin.

Une fois les résultats officiels connus, commenceront les tractations pour former un gouvernement de coalition, à moins qu’un des partis parvienne à décrocher 80 sièges, ce qui apparaît hautement improbable.

Lors des dernières élections de 2016, il a fallu 70 jours pour que les deux grands partis s’accordent à former un gouvernement.

 

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