Les efforts pour acheminer des secours et lutter contre les pillages, sur les îles des Caraïbes dévastées par le passage de l’ouragan Irma, étaient compliqués vendredi par l’arrivée imminente d’un nouveau cyclone.
L’ouragan Jose, qui s’est renforcé en catégorie 4,devrait passer samedi à 100 km au nord de l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin et provoquer de « fortes pluies orageuses » et des rafales allant jusqu’à 150 km/h, selon les autorités françaises.
EN conséquence, les liaisons maritimes entre l’île française de Guadeloupe et les îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin ont été suspendues.
« Les conditions climatiques se détériorent et les Îles du Nord sont passées en vigilance orange cyclonique. Cela signifie qu’aucun bateau ne partira de Pointe-à-Pitre », a annoncé la préfecture de Guadeloupe dans un communiqué.
Les rotations aériennes, pour l’instant maintenues, « sont en priorité affectées à l’envoi des secours, des forces de l’ordre ainsi que des vivres », a-t-elle précisé.
Les secours sont lancés dans une course contre la montre, contraints de faire le maximum vendredi, avant l’arrivée de l’ouragan Jose, qui devrait paralyser samedi à partir de 6H00 heure locale (10h00 GMT) les liaisons maritimes et aériennes pendant 36 heures.
Le passage dévastateur d’Irma, resté trois jours en catégorie 5 avec des rafales à plus de 300 km/h, a laissé derrière lui au moins 18 morts sur les différentes îles frappées et un paysage de désolation, avant de poursuivre sa route vers Cuba et les États-Unis.
Les Pays-Bas ont annoncé vendredi que deux personnes avaient péri dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, s’ajoutant aux neuf morts recensés dans la partie française de l’île et à Saint-Barthélemy, aux deux personnes tuées à Porto Rico, quatre dans les îles Vierges américaines et une à Barbuda.
Une « électricité d’urgence » a été rétablie vendredi à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, alimentant notamment les hôpitaux, a annoncé le groupe énergétique français EDF.
Mais à Saint-Martin, l’eau potable était toujours absente, l’essence indisponible, et une partie des routes inondées ou jonchées de débris, d’arbres balayés par les vents ou de toitures arrachées.
Un chaos qui profite aux pilleurs, qui se sont rués dans les magasins pour emporter frigos ou téléviseurs.
La ministre française des Outre-mer Annick Girardin a rapporté « des pillages réalisés juste devant (s)es yeux » lors d’une mission de reconnaissance à Saint-Martin.
Deux hommes, dont un adjoint de sécurité de la Police aux frontières, ont notamment été arrêtés « en train de piller du matériel nautique », selon la police française.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a de son côté évoqué un « problème grave ».
Côté néerlandais, un témoin, cité par le quotidien Algemeen Dagblad, a évoqué « des gens armés de revolvers et de machettes dans la rue ». « La situation est très grave. Personne n’est en charge », a-t-il ajouté.
« Dans la partie hollandaise, hier il y avait un embouteillage », raconte Philippe, un habitant. « C’étaient des pilleurs qui viennent avec des camions se fournir en appareils en tous genres ».
Des troupes supplémentaires et des policiers devaient arriver en renfort pour aider à rétablir l’ordre, ont indiqué des responsables néerlandais.
« La plus grande urgence c’est la question de la santé, de l’arrivée de l’eau et de nos capacités alimentaires qui vont arriver. Et puis la deuxième c’est l’ordre public », a déclaré de son côté Mme Girardin.
Au total, 455 membres des forces de sécurité françaises sont en cours d’acheminement sur l’île de Saint-Martin, a précisé le ministre français de l’Intérieur Gérard Collomb, « et un nouveau contingent de 187 personnes va arriver dans les heures qui viennent ».
En attendant, les habitants se sentaient « un peu livrés à eux-mêmes », comme l’a expliqué à l’AFP Olivier Toussaint qui vit sur l’île voisine de Saint-Barthélemy, elle aussi ravagée par l’ouragan.
« Les maisons sont éventrées, l’aérodrome est hors d’usage, les poteaux électriques et téléphoniques sont par terre. Dans les cimetières, on a des voitures retournées. Les bateaux ont coulé dans le port, les boutiques de luxe sont éventrées », a-t-il raconté.
Le roi des Pays-Bas Willem-Alexander doit se rendre dimanche en compagnie du ministre de l’Intérieur Ronald Plasterk sur l’île de Curaçao pour s’informer sur les opérations de secours, puis ensuite « si possible », à Saint-Martin, a annoncé la Palais royal.
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