Submergés par les promeneurs qui souhaitent accéder au plateau de Taillefer et au lac Fourchu pendant la période estivale, les propriétaires des chalets du hameau du Poursollet n’en peuvent plus.
Au Taillefer, un massif des Alpes françaises situé au nord-ouest du massif des Écrins, les habitants des chalets du Poursollet sont excédés par l’afflux de promeneurs qui multiplient les incivilités.
Point de départ des randonneurs qui partent marcher en montagne, le parking privé du hameau est régulièrement saturé. Tous les matins, Jean-Noël Guglielmi, président de la commission syndicale du Poursollet en charge de la gestion du site, se rend aux abords du parking pour avertir les visiteurs et leur rappeler quelques règles élémentaires.
« Il est venu nous voir ce matin pour nous expliquer qu’il ne fallait pas laisser traîner de papier par terre, pas faire de feu… La logique des choses quand on est en montagne de toute manière », confie un randonneur aux journalistes de France 3.
Des avertissements qui ne sont toutefois pas toujours bien accueillis par les intéressés. « Parfois, le ton monte, parfois même beaucoup… C’est à la limite quand même », souligne M. Guglielmi.
Depuis quatre ans, les touristes sont de plus en plus nombreux sur le site. En 2016, une enquête menée par le Parc national des Écrins sur la fréquentation estivale du Taillefer estimait à 176 le nombre de personnes qui montent chaque jour sur le plateau des lacs depuis le hameau du Poursollet, situé sur la commune de Livet-et-Gavet (Isère). Lors des pics de fréquentation, plus de 110 véhicules ont été dénombrés sur le parking du Poursollet, point de départ des randonneurs qui veulent accéder au plateau de Taillefer – site classé Natura 2000 – et au lac Fourchu.
Les riverains n’en peuvent plus
Exaspérés par le ballet continu de touristes qui passent sous les fenêtres de leurs chalets, les habitants du Poursollet ont entamé plusieurs procédures. Ils souhaitent notamment que le site soit classé Espace naturel sensible (ENS), voire, un jour, réserve nationale naturelle.
« On voulait mettre un panneau pour dire : ‘Attention, vous entrez dans un village gaulois, à vos risques et périls’. Et puis, on ne veut pas interdire la montagne, donc on est prêts à accepter des gens qui respectent cette propriété », précise Jean-Noël Guglielmi.
« Je crois qu’aujourd’hui, on est arrivé à un moment un peu charnière, il est temps d’agir pour le massif du Taillefer. Le temps nous est compté », ajoute Gilles Strappazzon, maire (PS) de Saint-Barthélemy-de-Séchilienne et conseiller départemental de l’Isère.
Le 24 juillet, les services du Département doivent se rendre au Poursollet. Les propriétaires des chalets voudraient que la collectivité aménage la route d’accès au parking et le ferme au public. En 2016, le Parc national des Écrins considérait déjà qu’il était nécessaire d’engager une réflexion pour « faire évoluer l’accès motorisé au parking du Poursollet ».
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