Israël assouplit sa législation sur les armes à feu suite à l’attaque sanglante et sans précédent perpétrée par le groupe palestinien Hamas ce week-end, ont annoncé des responsables le 8 octobre.
Le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a indiqué dans un communiqué publié sur X, anciennement Twitter, qu’il avait ordonné à la Division des licences d’armes à feu, chargée de délivrer les permis de port d’armes, de procéder à une « opération d’urgence » et d’élargir les normes relatives aux permis de port d’armes dans le pays pour « permettre au plus grand nombre possible de citoyens de s’armer ».
L’opération d’urgence entrera en vigueur dans les 24 heures, a-t-il précisé dans sa déclaration de dimanche.
« En théorie, la politique est très stricte. Nul ne peut posséder ou porter une arme à feu sans justification. Un permis spécial délivré par le ministère de l’intérieur est alors nécessaire. Ce permis doit être approuvé par la police et comporter des informations sur le propriétaire et le type d’arme », explique le ministère de la Justice américain, interrogé sur la question.
La possession d’armes à feu en Israël reste limitée, selon la BBC, avec environ 2% de la population qui possède une arme à feu, loin des 30% de la population américaine.
Les personnes qui souhaitent porter une arme doivent être âgées de 27 ans ou plus, vivre ou travailler dans un endroit considéré comme « à haut risque » et suivre diverses formations relatives à l’utilisation d’armes à feu, notamment un examen théorique et des épreuves pratiques de tir, à moins qu’elles n’aient accompli leur service national ou service militaire obligatoire.
Tout citoyen israélien et résident permanent en Israël ayant effectué son service militaire obligatoire est en mesure d’obtenir une arme à feu dès l’âge de 18 ans. Ceux qui n’ont accompli que deux ans de service national ne peuvent obtenir une arme à feu qu’à partir de 21 ans.
Autres modifications de la législation sur les armes à feu
Désormais, en vertu de ces nouvelles lois, les citoyens israéliens qui remplissent les conditions pour demander une licence dans le cadre du « test d’autodéfense » et qui n’ont pas de casier judiciaire ou médical n’auront plus qu’à passer un entretien téléphonique et non plus un entretien physique en présentiel. Ils seront également autorisés à porter leur arme dans un délai d’une semaine explique M. Ben-Gvir.
Il explique que les personnes autorisées à porter une arme conformément aux critères d’autodéfense sont celles qui résident dans une localité éligible, les officiers dont le grade est égal ou supérieur à celui de lieutenant, et celles qui servent dans des unités spéciales ou en tant que pompiers, policiers, travailleurs et volontaires dans les forces de secours, notamment.
Par ailleurs, ces nouvelles mesures permettront aux citoyens israéliens détenteurs d’un permis conditionnel pour l’achat d’une arme à feu, mais n’en n’ayant pas acheté au cours de l’année 2023, de pouvoir le faire dès maintenant sans avoir à soumettre une nouvelle demande, même si leur permis conditionnel a expiré.
L’exemption va s’appliquer à près de 4000 citoyens, selon M. Ben-Gvir.
En outre, 1800 autres Israéliens qui, au cours des six derniers mois, ont rendu leurs armes au gouvernement faute d’avoir participé aux formations nécessaires, seront autorisés à les récupérer.
Netanyahu déclare la guerre
Enfin, à partir du 10 octobre, les permis conditionnels de port d’armes à feu seront délivrés avec une autorisation d’acheter jusqu’à 100 balles au lieu de 50, a indiqué M. Ben-Gvir.
« Je remercie les membres de la Division des licences d’armes à feu, du Département d’intervention civile de la police israélienne et les employés du ministère de la Santé pour cet engagement très important qui permettra au plus grand nombre possible de citoyens de s’armer et de se protéger, et de protéger leur environnement, en cas de besoin », a ajouté le ministre de la Sécurité nationale dans sa déclaration de dimanche.
L’élargissement de la législation sur les armes à feu intervient alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré la guerre au Hamas après son attaque surprise contre le pays alors que les citoyens célébraient une importante fête juive, Sukkot.
Selon certaines sources, au moins 150 Israéliens ont été pris en otage par des combattants du Hamas dans des villes frontalières et des kibboutzim proches de Gaza, tandis que plus de 1000 personnes – Israéliens et Palestiniens confondus – ont trouvé la mort depuis l’attaque du Hamas, qui est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis.
L’assaut a soulevé des questions quant au dégré de réactivité d’Israël et de ses forces de défense et pose la question de savoir si les renseignements israéliens avaient eu vent de la préparation de cette attaque. M. Netanyahu n’a pas encore répondu publiquement à ces interrogations.
Le contre-amiral Daniel Hagari, principal porte-parole militaire d’Israël, a déclaré lundi à l’Associated Press que le public méritait une explication, mais a reconnu que cette explication ne sera probablement pas donnée ces jours-ci.
« D’abord, nous nous battons, ensuite nous enquêtons », a-t-il déclaré à la publication.
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