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Israël coupe un axe routier vital entre la Syrie et le Liban, selon Beyrouth

octobre 4, 2024 11:10, Last Updated: octobre 4, 2024 22:30
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L’armée israélienne a mené vendredi un raid dans l’est du Liban coupant un axe routier vital avec la Syrie voisine, ont annoncé les autorités libanaises après une nuit de bombardements particulièrement violents sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah libanais.

En pleine guerre entre Israël et le Hezbollah, Abbas Araghchi, le chef de la diplomatie d’Iran, un allié du Hezbollah, est arrivé à Beyrouth, trois jours après une attaque iranienne de missiles contre Israël et le jour où le guide suprême d’Iran s’exprime dans une rare intervention.

Au lendemain du début de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement terroriste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié.

Après des échanges de tirs transfrontaliers pendant près d’un an, Israël a intensifié ses bombardements au Liban depuis le 23 septembre visant selon son armée des centaines de cibles du Hezbollah dont il a tué le chef Hassan Nasrallah le 27 septembre dans un raid dévastateur sur la banlieue sud de Beyrouth.

Une offensive dans le sud du Liban

L’armée israélienne a aussi lancé lundi une offensive terrestre dans le sud du Liban, où neuf de ses soldats ont péri dans les combats contre le Hezbollah.

Selon l’agence de presse officielle libanaise ANI, « des avions de combat ennemis ont mené un raid sur la zone de Masnaa, entraînant la coupure de la route internationale » entre la Syrie et le Liban. C’est dans cette zone située dans la Békaa que se trouve le principal poste-frontière avec la Syrie.

« La route qui mène au principal point de passage humanitaire pour des milliers de Libanais vers la Syrie est désormais coupée après une frappe israélienne », a déclaré à l’AFP le ministre libanais des Transports Ali Hamieh.

Israël, qui n’a pas commenté dans l’immédiat ce raid, accuse le groupe terroriste libanais du Hezbollah d’acheminer des armes depuis la Syrie.

Environ 310.000 personnes, principalement des Syriens, ont fui ces derniers jours en Syrie via Masnaa.

La frappe dans l’est du Liban a suivi une nuit de bombardements très intenses sur la banlieue sud de Beyrouth, dévastée et désertée par ses habitants.

L’attaque visait un potentiel successeur à la tête du Hezbollah

D’après le site américain Axios, qui cite des responsables israéliens, Hachem Safieddine, potentiel successeur de Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah, aurait été visé par ces bombardements. L’armée israélienne n’a pas confirmé.

Cinq immeubles ont été détruits dans les raids et le Hezbollah a interdit l’accès au site, selon un photographe de l’AFP. L’une des frappes a fait un immense cratère. Alors que des hommes déblayaient les gravats, un drone israélien a frappé le secteur, a indiqué une source proche du Hezbollah.

Les photographes de l’AFP ont vu au moins trois blessés. Des images de l’AFP montrent des boules de flammes géantes s’élevant du secteur, avec une épaisse fumée et des fusées éclairantes. « Le sol a tremblé sous nos pieds. Le ciel s’est illuminé », a dit Mohammed Sheaito, un chauffeur de taxi de 31 ans, en commentant les frappes.

Selon une source proche du Hezbollah, Nasrallah a été « provisoirement » enterré.

À Téhéran, l’ayatollah Ali Khamenei, un fusil à ses côtés, a commencé un prêche à la grande prière hebdomadaire, une intervention qui pourrait donner le ton des plans de l’Iran, ennemi juré d’Israël.

L’Iran riposte en tirant près de 200 missiles

Mardi, l’Iran a tiré près de 200 missiles sur le territoire israélien, disant riposter à l’assassinat de Hassan Nasrallah et à celui d’Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas tué le 31 juillet dans une attaque à Téhéran imputée à Israël.

Ces tirs ont entraîné des menaces croisées de représailles entre Israël et l’Iran et accentué les craintes d’un embrasement du Moyen-Orient.

« Nous pouvons éviter » une « guerre totale » au Moyen-Orient, a affirmé jeudi le président américain Joe Biden. Il avait dit être « en discussion » avec Israël sur d’éventuelles frappes contre les installations pétrolières de l’Iran, un pays qui fait partie des dix plus grands producteurs de pétrole. Les cours du pétrole avaient bondi après cette déclaration.

Mi-septembre, Israël a annoncé déplacer l’essentiel de ses opérations vers le front nord, contre le Hezbollah au Liban, après avoir affaibli le Hamas à Gaza, réduit à une guérilla, lors d’une offensive dévastatrice qui se poursuit dans le territoire palestinien assiégé.

L’armée israélienne a affirmé qu’elle continuerait à infliger des « coups sévères » au Hezbollah, afin de permettre le retour d’environ 60.000 habitants des régions frontalières déplacés par les tirs de roquettes incessants du mouvement libanais vers le nord d’Israël.

Selon un bilan de l’AFP établi à partir de chiffres officiels, près de 2000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont au moins 1.110 depuis le 23 septembre. Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés.

En Cisjordanie, 18 Palestiniens ont péri dans une frappe israélienne sur  Tulkarem, le raid le plus meurtrier depuis 2000 dans ce territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, selon des sources palestiniennes. Israël a affirmé y avoir « éliminé » un chef local du Hamas, Zahi abd al-Razaq.

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