Le gouvernement israélien a dévoilé mercredi un plan de lutte contre les meurtres atteignant un niveau sans précédent au sein de la communauté arabe du pays, ordonnant notamment l’envoi de renforts de police.
Depuis le début de l’année, 102 homicides volontaires ont été commis dans la communauté arabe israélienne, suscitant une inquiétude croissante quant à la spirale de la violence au sein d’une minorité qui se plaint depuis longtemps d’être victime de discriminations.
La dernière victime en date est un homme de 26 ans originaire d’Umm al-Fahm, ville de 50.000 habitants dans le nord du pays, décédé mercredi après que la voiture dans laquelle il se trouvait a essuyé des tirs, selon la police.
« Aider à lutter contre la criminalité »
Quelques heures plus tard, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a annoncé avoir ordonné le renfort de deux compagnies de la police des frontières pour « aider à lutter contre la criminalité au sein des communautés arabes ».
En présentant un plan provisoire de six mois au Parlement mercredi, le vice-ministre de la sécurité publique, Yoav Segalovitz, a déclaré qu’Israël était dans « une situation d’urgence ».
Empêcher la contrebande d’armes
Entré en vigueur, ce plan prévoit notamment un renforcement de la sécurité par l’armée, avec le soutien du Shin Bet, la puissante agence de sécurité intérieure, pour empêcher la contrebande d’armes.
Le gouvernement a l’intention d’investir dans la prévention de la criminalité, la protection sociale, les infrastructures, l’éducation et la construction pour les populations arabes, a ajouté M. Segalovitz.
Effectuer des perquisitions sans mandat
D’autres projets de loi en cours d’examen au Parlement prévoient des peines minimales pour la possession illégale d’armes et étendent les pouvoirs de la police pour effectuer des perquisitions sans mandat.
Les députés arabes du Parlement israélien sont divisés sur la manière de lutter contre la violence.
Une plus grande transparence de la police est nécessaire après des années d’échec dans la lutte contre les meurtres, a ainsi déclaré Sami Abou Shahadeh, élu de l’opposition.
Représentant environ un cinquième de la population, les citoyens arabes d’Israël sont les descendants des Palestiniens qui sont restés sur leurs terres après la création de l’Etat hébreu en 1948.
Ils détiennent des passeports israéliens et ont le droit de vote, mais ils dénoncent des discriminations, notamment en matière de logement et d’application de la loi.
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